Magistral vainqueur samedi à Beromünster, Jan Ullrich a pris le maillot jaune. Mais dimanche, l'Allemand devait constater l'abandon de son coéquipier Alexandre Vinokourov sur chute.
La deuxième étape entre Dürrenroth et Rheinfelden (169,9 km) s'est jouée au sprint avec la victoire de l'Australien Robbie McEwen devant l'Allemand Olaf Pollack et le Sud-Africain Robert Hunter. Aucun changement n'est intervenu au classement général où Ullrich précède toujours le Suisse Oscar Camenzind de 2''.
Membre d'une échappée de trente-neuf coureurs, Ullrich avait animé avec coeur la première étape. Entouré par quatre de ses coéquipiers dont le malheureux Vinokourov, il avait mis fin aux espoirs de 105 coureurs qui ralliaient l'arrivée samedi à Beromünster avec plus de 18' de retard. L'Allemand avait également bien manoeuvré dans l'échappée décisive de cinq coureurs qui s'était dessinée en trois phases dans les 25 derniers kilomètres.
Bien placé pour le sprint
Initiée par l'Espagnol David Canada (Saunier Duval) rapidement rejoint par Steve Zampieri (Vini Caldirola), l'échappée reçevait le renfort d'Ullrich et de Camenzind (Phonak) et finalement de Fabian Jeker. Les cinq hommes se disputaient la victoire lors du troisième passage sur la ligne. Ullrich avait démarré aux 300 mètres, se plaçant idéalement avant le dernier virage pour enfin remporter une étape en ligne sur les routes helvétiques après deux deuxièmes places au Championnat de Zurich.
A moins de trois semaines du départ du Tour de France, Ullrich avait donné des signes rassurants sur sa condition même s'il se montrait prudent: «Il y a encore beaucoup de montagne jusqu'à Lugano. Notre équipe compte assez de bons coureurs pour conserver le maillot jaune dans nos rangs mais pas forcément sur mes épaules», relevait-il après sa démonstration.
Il ne savait pas alors qu'il serait privé de son principal allié: Vinokourov. Le Kazakh est entré en collision avec un terre- plein central à 50 km de l'arrivée. Il a ensuite été transporté à l'hôpital où les médecins ont diagnostiqué une forte contusion à la clavicule.
Les battus se révoltent
Les battus de la veille se sont révoltés lors de la deuxième étape du Tour de Suisse. Les Italiens Stefano Garzelli, le grand perdant de la veille, et Paolo Bettini, les Suisses Martin Elmiger et Markus Zberg ainsi que le Français Eric Leblacher, le Néerlandais Jan Boven et le Danois Michael Blaudzun ont formé l'échappée du jour dès le 40e kilomètre.
Tous ces coureurs pointaient à plus de 18 minutes au classement général et ne perturbaient ainsi pas la marche de l'équipe T-Mobile qui s'est contentée de garder les échappés à 5 minutes avant que les équipes de sprinters Lotto et Mr Bookmaker ne prennent en charge la poursuite dans les cinquante derniers kilomètres.
Sentant le danger, Elmiger tentait sa chance seul à 15 km de la ligne. Il était rejoint par Markus Zberg puis par Garzelli avant que ne revienne Leblacher. Mais le quatuor était finalement repris à moins de 3 km de l'arrivée. Les sprinters pouvaient entrer en jeu. McEwen faisait parler sa pointe de vitesse. L'Australien fêtait à Rheinfelden sa cinquième victoire de la saison. Il avait remporté entre autres la 5e étape du Giro devant le même Pollack.
Le peloton du Tour de Suisse goûtera à ses premiers reliefs montagneux à l'occasion de la 3e étape entre Rheinfelden et Vallorbe (185 km) avec une arrivée en côte à 1030 m d'altitude et une pente de 9% dans les trois derniers kilomètres.
tsr.ch avec les agences
Classement général
Après la permière étape: 1. Ullrich 4h07'46''. 2. Camenzind à 2''. 3. Jeker à 6''. 4. Zampieri à 7''. 5. Canada à 8''. 6. Bodrogi à 22''. 7. Vinokourov à 24''. 8. Julich m.t. 9. Moos à 25''. 10. Kolobnev m.t.
Après la deuxième étape: Jan Ullrich (All/T-Mobile) 7h52'43''. 2. Camenzind à 2''. 3. Jeker à 6''. 4. Zampieri à 7''. 5. David Canada (Esp) à 8''. 6. Laszlo Bodrogi (Hon) à 22''. 7. Bobby Julich (EU) à 24''. 8. Kolobnev à 25''. 9. Cioni m.t. 10. Francisco Vila (Esp) m.t.