Cancellara,champion de la nouvelle génération

Les trois vainqueurs des premières grandes classiques de la saison ont un point commun: leur jeune âge. 25 ans pour Filippo Pozzato (Milan-San Remo) et Fabian Cancellara (Paris-Roubaix), bientôt 26 pour Tom Boonen (Tour des Flandres). Leur avènement, certes programmé, attendu et prévisible, fait un bien énorme à un sport trop souvent écorné par des affaires de dopage, hélas


réelles.


L'Italien, le Suisse et le Belge sont les porte-flambeaux d'une nouvelle génération. La manière dont ils ont franchi les premiers paliers de leur carrière, brillant déjà chez les juniors, suscite la confiance, repousse cette suspicion qui entourait l'avènement rapide des champions lorsque la lutte contre le dopage n'était pas aussi efficace qu'aujourd'hui (grâce aux contrôles inopinés) et que les mentalités étaient ce qu'elles étaient.

Oser défier le champion

Ces trois champions possèdent un autre point commun: l'intelligence, le don d'analyse, la sagesse. Ils conaissent leur valeur et l'on ne saurait les taxer de prétention lorsqu'ils font part de leurs ambitions, à l'instar de Cancellara, qui disait depuis le début de la saison «oui, je peux gagner Paris-Roubaix» et qui répétait encore samedi à Senlis, dans l'hôtel où il logeait


avec ses équipiers «J'ai confiance. Je vais partir pour gagner car Boonen n'est pas un surhomme. Il a osé défier le champion du monde et en a été récompensé.»


Il est vrai qu'il a tout fait pour concrétiser son rêve, témoignant d'une maturité et d'une force mentale impressionantes pour un garçon de son âge. Son action dans la seconde moitié de la trouée d'Arenberg, qui fit notamment exploser l'équipe de Boonen, et son final en solitaire, s'inscrivent en belle position dans la légende de la plus fascinante des classiques.

Le choix de la bonne équipe

C'est certainement au mois de juillet 2005, lorsqu'il a décidé de rejoindre l'équipe CSC de Bjarne Riis que Cancellara a jeté les premières bases de son futur triomphe sur les pavés. Il affirmait alors: «J'ai choisi CSC parce que c'est l'équipe qui me donne les meilleures perspectives de progression.» Les faits lui ont donné raison, c'était le bon choix.


Dimanche soir, «Cance» et ses équipiers ont fêté la victoire de Roubaix à Courtrai, en Belgique, où les CSC avaient établi leurs quartiers. Ils ont sablé le champagne, heureux et surtout fiers de la manière dont ils avaient accompli leur travail, tant il est vrai que la course s'est déroulée selon les plans cogités par le directeur sportif Scott Sunderland.

Objectif Tour de France

Le Bernois va désormais prendre quelques jours de repos. Il fera l'impasse sur le Tour de Romandie et préparera le Tour de France en participant au Tour de Suisse. Sur la Grande Boucle, son seul objectif personnel sera le prologue du 1er juillet à Strasbourg. Il rêve de rédditer le coup de 2004 lorsqu'il avait revêtu le premier maillot jaune aux dépens de Lance Armstrong. Et pour la suite de l'épreuve, il sera au service de l'unique leader de l'équipe, Ivan Basso.


Si/jjr et TSRsport.ch/jbf