Les journaux européens restent frustrés de n'avoir toujours pas
la teneur exacte des insultes dont il aurait fait l'objet.
En Suède, le tabloïd Expressen regrette que "Zidane continue de
protéger Marco Materazzi" en ne révélant pas la teneur exacte de
ses insultes. "Zidane avait promis de tout dire, mais il a refusé
de répéter les mots qui ont provoqué son geste sur Materazzi",
écrit le journal.
Même constat pour le quotidien allemand Tagespiegel: "Zinedine
Zidane a présenté ses excuses (...). Il n'a pas dit concrètement
avec quels mots Materazzi l'a blessé". Pour le Berliner Zeitung,
l'ex-capitaine des Bleus, "comme il l'a excellemment compris sur le
terrain, essaie d'allier la défensive et l'offensive".
Cow-boy du Wisconsin
Insultes ou pas, la presse italienne ne comprend toujours pas
comment Zizou a pu craquer. "Une insulte de base sur le sexe de sa
mère ou de sa soeur peut faire perdre la tête à un cow-boy du
Wisconsin. Mais pas à un champion au long cours, habitué à prendre
les provocations verbales d'un défenseur pour ce qu'elles sont: un
des nombreux trucs utilisés sur le terrain pour agacer
l'adversaire", estime La Stampa.
Pour la Gazetta dello Sport, "l'affaire Materazzi-Zidane est
devenue un sujet de conversation aux quatre coins du monde. Leurs
versions, en fin de compte, concordent. Il n'y a pas eu de racisme,
il n'y a pas eu de terrorisme. Zidane s'est excusé (...) mais il ne
s'est pas repenti. Materazzi n'a même pas eu besoin de s'excuser.
Peut-être le fera-t-il si un jour il rencontre la soeur de
Zizou".
"Les rôles ont été inversés lors de ce duel: le grand prince du
football a donné un coup de tête, et le joueur moins décoré mais
plus tatoué et incorrect a réussi à jouer la provocation comme un
maître du crime. Et tout le monde le sait. Mais ce fut aussi un
duel entre deux icônes masculines", souligne le Corriere della
Sera.
Psychothérapie
Le tabloïd suédois Aftonbladet donne quant à lui la parole à un
psychologue du sport, Aake Fjellstroem, qui recommande à Zidane
d'entamer une psychothérapie.
"Je ne pense pas qu'il révèle un jour ce qui s'est dit exactement.
Il s'agit probablement de quelque chose de très personnel qu'il ne
veut pas voir sortir de la famille. Mais quoi que ce soit, il
devrait travailler là-dessus en thérapie". Le tabloïd publie
également un sondage dans lequel 68% des lecteurs croient dans la
version de Zizou, contre 10,2% qui croient celle de
Materazzi.
"Zidane présente ses excuses mais n'a pas de regrets sur son coup
de tête", affirme le Times, en relevant que le joueur "est toujours
un héros pour les philosophes et les fans" en France.
agences/bao
Materazzi sous enquête
La FIFA a annoncé l'ouverture d'une enquête disciplinaire à l'encontre de Marco Materazzi. Cette décision a été prise suite aux premières déclarations de Zidane, qui a frappé le défenseur italien d'un coup de tête lors de la finale de la Coupe du monde.
Le point de vue français
"Des excuses, pas de regrets", titre en première page le quotidien sportif l'Equipe. Il admet certes que "les excuses télévisées de Zidane, mêmes accompagnées d'une absence de regrets (...), ont été suffisamment longues et sincères pour lui faire gagner le pardon d'un pays qui le lui avait déjà accordé".
"Tous les entraîneurs et les joueurs savent que dans le sport collectif de haut niveau, le coupable est avant tout celui qui réagit et laisse son équipe à dix", estime l'Equipe.
Le journal Libération, rappelant qu'en 1998 l'Anglais David Beckham s'était excusé pour avoir pénalisé son équipe en se faisant expulser contre l'Argentine, relève que "Zidane n'a rien fait de tel hier". "Il n'a pas eu un mot pour ses équipiers, auxquels il a peut-être coûté le titre mondial. Il n'a pas eu un mot non plus pour l'Italie, meilleure équipe de la compétition et logique championne du monde". "Il a donné l'impression de jouer avec le feu", conclut le journal.
"Il contre-attaque", titre en première page le journal populaire Aujourd'hui en France/le Parisien. Pour lui, "Zinédine Zidane ne s'est pas présenté en coupable. Encore moins en martyr. Fait rarissime chez lui, il a contre-attaqué sur le terrain politique en fustigeant le racisme".
Enfin pour le Figaro, "l'heure est à l'apaisement et le ballon est dans le camp de la Fédération internationale qui a diligenté une enquête disciplinaire. A elle de faire la part des choses et de savoir punir aussi bien le provocateur que le frappeur".