Christophe Moulin remplace Nestor Clausen

Christophe Moulin, qui avait avait mené le FC Sion en Super League la saison dernière, vient d'être nommé lundi après-midi pour assurer l'intérim à la tête de l'équipe sédunoise, suite à la démission subite de l'entraîneur Nestor Clausen.


La nouvelle du départ du coach argentin n'avait filtré que lundi matin et a eu l'effet d'un coup de tonnerre, car il décidait de quitter ses fonctions malgré le succès des Valaisans en Coupe de Suisse par 3 buts à 1 à La Chaux-de-Fonds.

Une annonce à la mi-temps...

Nestor Clausen aurait annoncé sa décision à ses joueurs à la mi-temps, mais n'a pas souhaité réagir depuis. L'entraîneur s'est en effet engouffré dans la voiture de son fils après le match sans s'attarder auprès de la presse.


La goutte qui a fait déborder le vase? A l'heure du thé de la pause, les Sédunois perdaient 0-1! Bien entendu, le mal était plus profond. Il est plutôt à rechercher dans l'omniprésence de l'actionnaire majoritaire du club de Tourbillon, Christian Constantin...

Interférences et turbulences

En attendant, les rumeurs dans le chef-lieu valaisan font état d'une éventuelle explication: Christian Constantin aurait "fait" l'équipe à La Chaux-de-Fonds. Sans Regazzoni, Obradovic et Kuljic.


C'est après la pause que le match a tourné, notamment, avec 3 buts de... Kuljic, après que Nestor Clausen eut démissionné à la mi-temps. Décidément, à Sion, les choses ne se passent jamais comme ailleurs!

Un bilan pourtant flatteur

Nestor Clausen, qui avait toujours affirmé qu'il s'en irait s'il y avait des interférences dans sa fonction, quitte donc le club après 22 matchs (amicaux compris) et seulement 2 défaites. Le FC Sion s'était incliné cette saison en championnat, 1-2 à Young Boys, et en Coupe Uefa, 1-3 à Leverkusen.


Et surtout le club sédunois pointe actuellement à la 2e place du championnat de Super League, à égalité de points avec Grasshopper, le leader...


TSRsport.ch/Ed.Stutz/jbf

Constantin: "Clausen avait les coudées franches"

Sion était mené 1-0 à la mi-temps contre La Chaux-de-Fonds. Que s'est-il passé dans les vestiaires?


CHRISTIAN CONSTANTIN: Nestor Clausen a dit à l'équipe qu'il ne sentait plus le soutien des joueurs et que ce serait son dernier match à la tête du FC Sion. C'est ce qu'il a dit à l'équipe mais à mes yeux ce soi-disant manque de soutien n'était pas du tout perceptible. Avant de quitter le vestiaire, il a demandé à l'équipe de faire un effort en 2e mi-temps car la Coupe est importante pour le club. Aujourd'hui, les choses se sont un petit peu décantées et nous avons libéré le contrat de Nestor.


Quelle a été votre réaction à cette décision surprenante?


CHRISTIAN CONSTANTIN: Cette attitude l'a été pour tout le monde.


D'habitude c'est vous qui vous séparez des entraîneurs. Sur ce coup, vous été pris de cours...


CHRISTIAN CONSTANTIN: C'est une situation à laquelle nous n'avions pas l'habitude d'être confrontée. Peut-être que si Nestor avait attendu 24 heures, il n'aurait pas réagi de la même manière.


Des différends avec lui?


CHRISTIAN CONSTANTIN: Clairement non. Je n'ai aucun reproche à lui faire. Il a fait son travail.


Trop de pression alors sur lui?


CHRISTIAN CONSTANTIN: Non. Il disait qu'en Argentine, la pression était beaucoup plus importante. Mais le nul arraché il y a 10 jours à la dernière seconde contre Zurich, suivi de l'élimination en 40" contre Leverkusen, et enfin le score déficitaire à la mitemps contre Chx-de-Fds l'ont peut-être poussé à prendre une telle décision.


Que répondez-vous à ceux qui affirment que c'est vous qui décidiez de l'équipe à aligner?


CHRISTIAN CONSTANTIN: De tout temps, ces rumeurs ont été colportées. Mais aucun de mes entraîneurs n'a jamais confirmé de pareilles allégations.


Donc, Nestor Clausen avait les coudées franches?


CHRISTIAN CONSTANTIN: Bien sûr. Il a fait du bon travail jusqu'à maintenant, dans la lignée de celui qui avait été réalisé ce printemps.


Christophe Moulin est de retour pour lui succéder...


CHRISTIAN CONSTANTIN: Christophe va prendre l'équipe avec Frédéric Chassot mercredi contre Grasshopper. Il s'agit d'une situation provisoire en attendant de trouver un nouvel entraîneur. Christophe Moulin, par rapport à son activité professionelle, nous a dit qu'il pouvait nous rendre service mais uniquement sur du court terme.

Joueurs surpris

Un commentaire à chaud concernant le départ précipité de Nestor Clausen?


ALAIN GASPOZ: Je ne sais pas si cette démission est précipitée mais en tout cas elle est des plus inattendues. J'ai appris la nouvelle par l'intermédiaire des joueurs présents dans le vestiaire car j'ai été remplacé à la 30e et je me douchais au moment de l'annonce. On ne s'y attendait vraiment pas.


A-t-il motivé cette décision?


ALAIN GASPOZ: Non. S'il a décidé de partir, c'est qu'il devait avoir de bonnes raisons que lui seul connaît. On n'en sait pas plus.


L'élimination contre le Bayer Leverkusen jeudi dernier en Coupe UEFA peut-elle expliquer cette démission?


ALAIN GASPOZ: Je ne crois pas en cette supposition. Tout se passait bien avec l'équipe. Quoi qu'il en soit, les joueurs qui n'ont pas ou peu joué à La Chaux-de-Fonds se sont entraînés lundi matin sous la férule de Frédéric Chassot et du préparateur physique.


Christian Constantin a-t-il commenté ce départ après la rencontre? ALAIN GASPOZ: Non. Comme Nestor Clausen, le président n'est pas rentré avec nous.


Que s'est-il passé dans les vestiaires à la mi-temps?


SANEL KULJIC: Etant donné que je devais m'échauffer, je ne suis resté que brièvement dans la cabine. J'ai appris qu'il avait annoncé sa démission. Nous n'en avons pas parlé car nous étions menés 1-0 par La Chaux-de-Fonds et que nous avions une rencontre à gagner.


Qui dirigeait alors l'équipe en 2e mi-temps?


SANEL KULJIC: C'est Nestor Clausen. C'est lui qui était en poste, sur le banc, même s'il ne pouvait plus réellement influer sur le déroulement de la rencontre car il avait déjà procédé aux trois changements.


Paradoxalement, Nestor Clausen quitte l'équipe alors qu'elle partage la tête du classement d'Axpo Super League avec GC et qu'elle reste en lice en Coupe de Suisse...


SANEL KULJIC: Nous ignorons les raisons de son départ. Personnellement, je n'ai jamais eu de conflit avec lui. C'est un super type. Il avait de bons rapports avec toute l'équipe. Les joueurs qui ne jouaient pas ou peu n'étaient pas très satisfaits ou pas toujours motivés à l'entraînement. Mais c'est normal. C'est ainsi dans tous les clubs de football.


Quelle était la réaction du groupe au moment de l'annonce de Clausen?


GERMANO VAILATI: La nouvelle a fait l'effet d'un tremblement de terre mais nous sommes malgré tout restés détachés. Nous pensions que l'entraîneur avait pris une décision à chaud car nous étions menés 1-0 à la mi-temps et qu'il changerait peut-être d'avis après. Nous avons appris aujourd'hui que sa décision était définitive.


En avez-vous parlé après la victoire, sur le chemin du retour?


GERMANO VAILATI: Pas beaucoup en fait parce que nous avons un match très important mercredi contre GC. On essaie de ne pas être trop déstabilisés.


Un mot sur Nestor Clausen?


GERMANO VAILATI:C'est dommage qu'il soit parti parce que c'est un très bon entraîneur mais surtout un vrai homme. Il ne masquait pas les choses. Il parlait franchement à tous les joueurs. Il disait ce qu'il avait à dire, sans fioriture. Il l'a encore démontré dimanche en allant jusqu'au bout de sa pensée.


Ce départ tombe mal avant la venue du leader GC, mercredi à 19h45...


GERMANO VAILATI:: C'est évident. Le successeur de Clausen (ndlr: pas encore connu. Frédéric Chassot assure l'interim) amènera en principe des ajustements. D'où un certain temps d'adaptation à prévoir de notre part.


Paradoxalement, l'entraîneur s'en va alors que les résultats suivent...


GERMANO VAILATI: Avec Clausen, nous avons disputé 22 rencontres avec un bilan de 14 victoires, 6 matches nuls et 2 défaites. Deux revers à l'extérieur contre Young Boys et Bayer Leverkusen. Je ne pense pas que ce soit le totomat qui ait poussé l'entraîneur à partir. Il faut respecter sa décision. Il a beaucoup amené au club


Donc, Nestor Clausen n'est pas parti à cause de l'équipe...


GERMANO VAILATI: Non, il y avait un bon feeling entre lui et l'équipe. Nous discutions et essayions de trouver des solutions aux problèmes posés.


Des bruits font état de son départ car il n'avait pas son mot à dire sur l'équipe à aligner sur le terrain...


GERMANO VAILATI:: J'ai aussi entendu ce genre de rumeurs. Mais l'équipe s'en détache complètement. Notre rôle se limite à jouer et c'est tout. Tout ce que je peux affirmer est que tant la théorie que la composition de l'équipe avant les matches ont toujours été communiquées par l'entraîneur et jamais par le président. Pour le reste, nous ne savons pas ce qui se passe dans le bureau de l'entraîneur ou du président.


Interviews: Miguel Bao