Joubert champion d'Europe à Varsovie

Devancé par le Tchèque Tomas Verner après le programme court,
Joubert a remis les pendules à l'heure en réussissant un libre à la
hauteur de sa formidable saison. Il a glané à Varsovie son sixième
succès en autant de compétitions sur 2006/07, avec un total de
227,12 points, contre 212,69 à Verner, son étonnant dauphin.

Joubert résiste à la pression

Le bronze échoit au Belge Kevin van der Perren, la grande
surprise de la soirée. Le très tonique Flamand a soufflé la
médaille pour 0,07 point au Biélorusse Sergeï Davydov.



Le camp français pouvait craindre, après le forfait de Stéphane
Lambiel, que Joubert soit écrasé par le poids des attentes, comme
en 2005 aux Mondiaux de Moscou (6e) après le retrait d'Evgeny
Plushenko ou l'hiver dernier aux JO de Turin (6e aussi). Il n'en a
rien été. Un «quad» d'entrée Joubert a commencé par un quadruple
saut, difficulté que Verner, qui patinait juste après, n'a pas
maîtrisé. Il a commis ensuite quelques imprécisions mais aucune
grosse faute.

Compétition d'un niveau inégal

«J'ai préféré assurer», a déclaré le patineur de Poitiers, qui a
progressé sur tous les plans depuis qu'il est suivi par l'ancien
vice-champion d'Europe (en 1981 et 1982) Jean-Christophe Simond,
son cinquième entraîneur en trois ans. Apparemment le bon.



La compétition a été d'un niveau inégal. Le total de Joubert, qui
a déjà fait sensiblement mieux cette saison, est d'environ sept
points inférieur au record de Stéphane Lambiel, soit d'un excellent
niveau. Les autres ont évolué un cran au-dessous. Mais Joubert est
lucide: «Je tire mon chapeau à Verner, il peut devenir un
champion.»

Les grands progrès d'Othman

Les Suisses ont dépassé les attentes. Jamal Othman, avec son 8e
rang, a obtenu de loin le résultat le plus probant de sa carrière.
Au-delà de son nouveau record personnel (182,14), battu de plus de
douze points, le longiligne Bernois a démontré une vitesse de
patinage et une assurance que les observateurs ne lui connaissaient
pas.



C'est le fruit du travail accompli ces derniers mois. «Pour la
première fois depuis cinq ans, il a pu suivre une préparation
normale, sans ennuis de santé», explique son entraîneur Jacqueline
Kiefer. Sagement, Othman a renoncé à tenter le triple axel.

Aucun risque

«Vu la sévérité des juges ici, qui déclassent facilement un saut
dès qu'il y manque une fraction de rotation, nous avons décidé de
ne pas prendre de risques», a précisé Jacqueline Kiefer. Aux
Mondiaux de Tokyo, à fin mars, Othman ne pourra plus se permettre
de faire l'impasse sur cette difficulté.



Actuellement, à l'entraînement, il passe environ 60% des triples
axels qu'il tente. Un pourcentage et une régularité bientôt
suffisants pour lui permettre de franchir le pas en
compétition.



si/jab