L'Allemagne déclasse la Suisse 3-1 à Düsseldorf

Le score de 3-1 pour l'Allemagne peut même être considéré comme
trompeur et... flatteur pour les hommes de Kuhn. Après 12
changements à l'heure de jeu, le match perdait sa fluidité, ce qui,
de toute évidence, avantageait une Suisse archi-dominée. Kuranyi
avait ouvert le score après moins de sept minutes déjà. Gomez
doublait la mise avant la demi-heure. A 0-2 à la pause, la Suisse
s'en sortait déjà bien.



Frings portait le score à 3-0 à la 66e, mais le remplaçant Marco
Streller sauvait les apparences par un but, dont le mérite lui
revient entièrement (avec un bon assist dont il faut créditer David
Degen), à la 71e minute. Le dernier quart d'heure n'était que du
remplissage. Benaglio et Margairaz sont peut-être les seuls à
échapper au naufrage collectif dans la formation de Kuhn.

L'Allemagne se renouvelle

La charnière défensive centrale, Senderos et GrichtinG, a fait
piètre figure sur les trois réussites allemandes, dont deux sur
balles arrêtées. Les "mercenaires" suisses de Bundesliga étaient à
côté de leurs pompes, Frei, monstre d'égoïsme, en tête.
"Surmotivés" dira-t-on.



Benaglio, seul portier suisse, jouait longtemps les pompiers avec
bonheur, avant d'avoir mauvaise mine sur le 0-3. Dans le jeu, seul
Xavier Margairaz avait sans doute de quoi rivaliser techniquement
avec les Allemands fringants.



Demi-finalistes, ils ont su renouveler leurs cadres. A preuve:
Kurany et Gomez, auteurs des deux premiers buts, et Fritz, qui
fournit les assists, n'étaient pas présent au Mondial de juin
dernier.

DEBUT D'UNE SERIE NEGATIVE?

La loi des séries: après une année d'invincibilité, la Suisse en
est à 3 défaites de rang. Il y a 11 ans que la Suisse n'avait plus
perdu 3 rencontres consécutives. Il s'agissait, alors, de 3
rencontres autrement plus importantes que celles de l'ère Kuhn
présente.



Sous Artur Jorge, l'équipe nationale était battue
2-0 à Birmingham par la Hollande, lors de l'Euro
1996, suivie d'une défaite 1-0 face à l'Ecosse.
Vogel et Wicky y étaient. La 3e défaite, c'était avec Rolf
Fringer comme coach, en éliminatoire Coupe du monde, ce
mortifiant 0-1 en Azerbaïdjan.











Prochains rendez-vous



Samedi 24 mars - Fort Lauderdale/USA -
Colombie-Suisse



Mardi 27 mars - Miami/USA - Jamaïque-Suisse

LE MATCH

Une défense nouvelle aux abois

Patrick Müller alité avec une angine, c'est un autre Romand qui
a hérité de son poste de stopper: le Sédunois Stéphane
Grichting.

1-0, malgré Benaglio

Hélas, le Valaisan, malgré une intervention désespérée, n'a pas
pu empêcher le premier but germanique par Kevin Kuranyi (7e),
consécutif à un coup franc de Frings, repris de la tête par
Ballack, laissé seul à 5 mètres des buts.



Benaglio, d'un réflexe magnifique, détourne la balle sur la latte,
mais les Allemands sont à nouveau plus prompts à réagir. Kuranyi,
d'une tête plongeante, devance Grichting, dont le pied touche
durement l'attaquant allemand au nez.

Ballack manque au... Bayern

"Laisser Ballack tout seul à 5 mètres, ça ne pardonne pas," dit
laconiquement Stéphane Chapuisat, notre consultant au côté de
Philippe Von Burg. En effet, et Senderos manque la balle sur le
coup franc centré de Frings et, derrière lui, Ballack est plus
prompt à réagir que Philippe Degen.



Quant à Michael Ballack, lui, à la peine à Chelsea, il manque
cruellement au... Bayern, à en croire Ottmar Hitzfeld (consultant,
lui, sur une autre chaîne). Sur la vidéo 1,
ci-contre, vous constaterez aussi le réflexe de Diego
Benaglio que Kuhn a titularisé.



L'attaque allemande malmène terriblement la Suisse. Pourtant, les
deux du Mondial 06 (Klose et Podolski) ne sont pas du déplacement.
Les buteurs Kuranyi (qui était le grand évincé de Klinsmann en juin
dernier) et Gomez, ni Fritz, auteur du centre du 2-0, n'étaint à la
Coupe du monde.

La Suisse aux abois

Les Suisses ne franchissent qu'épisodiquement le milieu de
terrain et compromettent régulièrement l'approche des buts de
Lehmann par une mauvaise passe prématurée.



Avant la demi-heure, le pauvre - et pourtant bon! - Benaglio doit
capituler une seconde fois. L'action collective allemande est
belle: Fritz, néo-international, déborde Magnin sur la droite, son
magnifique centre au cordeau est repris par un autre nouveau venu,
Mario Gomez (20 ans/Stuttgart). qui devance encore une fois d'une
tête plongeante la défense helvétique aux abois (en l'occurrence
Senderos). Jugez-en vous-même sur la vidéo
2.



"Surmotivé", le quatuor "allemand" de Köbi Kuhn passe à côté de
son match: Magnin, Degen, Barnetta, Frei. La seule occasion suisse
- contre 5 ou 6 aux Allemands - était gâchée par Frei, qui en
shootant au goal en force, ratait un centre qui aurait pu
bénéficier à Yakin ou à Barnetta.

2E MI-TEMPS: LIMITER LES DEGÂTS

A l'heure de jeu, le désarroi de l'équipe de Suisse devenait
patent: "papa" Kuhn sortait 4 joueurs (Magnin, Vogel, Frei, Yakin)
et il n'en fait rentré que... 3 (Streller, Vonlanthen, Spycher).
Finalement, s'apercevant qu'on jouait à 10, on fit encore entrer
Dzemaili! Illustration d'un ratage.



Illustration supplémentaire, s'il en fallait: le 3-0 d'un coup
franc en angle fermé (voir vidéo 3) de Frings, qui
surprend toute la défense suisse, avec un Spycher inattentif et un
Benaglio qui, sur ce coup, n'a pas la tête du vainqueur: 66e 3-0.
Et on craint le pire...

Streller le décrié marque un but malin

Mais heureusement, Streller le décrié, redonne un peu d'espoir
au camp suisse, en réussissant un but aussi fin qu'opportuniste:
3-1 après 71 minutes (vidéo 4). Le 3-2 aurait
faussé la réalité de la rencontre: pourtant, Mertesacker arrêtait
bel et bien de sa main gauche le centre du 5e remplaçant suisse,
David Degen. Mais l'arbitre estimait le geste involontaire.



Le 6e remplaçant allait venir en la personne de Gökhan Inler,
relayant son coéquipier du FC Zurich, Xavier Margairaz, l'un des
rares Suisses à surnager. Avec 12 changements de jeu en dix minutes
("Yogi" Löw épuisait, lui aussi, son contingent), il était
évidemment illusoire de songer à voir encore du foot.



TSRsport.ch/Ed.Stutz