Lambiel défend son titre mondial avec plaisir

Stéphane Lambiel, vous revenez en compétition après
avoir fait l'impasse sur les championnats d'Europe. Dans quel état
d'esprit êtes-vous?



- "J'avais besoin d'une coupure. De patiner sans pression, de me
renouveler. Je suis très heureux de présenter ici deux nouveaux
programmes. C'est un bon challenge. J'ai déjà prouvé qui j'étais
avec deux titres mondiaux et une médaille aux Jeux. Maintenant je
veux patiner pour moi-même, pour la plaisir.



L'ambition est là, mais tout le monde a envie de gagner. Je viens
ici pour montrer mon travail et faire de mon mieux. S'il y a plus
fort que moi, je l'accepterai. Tout est en place pour réussir. Les
autres années, obtenir un titre mondial était un rêve. Maintenant
je connais et je sais qu'on ne peut pas tout le temps
gagner".



- Quel est le contenu de vos nouveaux
programmes?



- "Pour moi, le patineur doit apporter quelque chose de nouveau
chaque saison. J'ai donc travaillé deux nouveaux programmes: le
Flamenco (son libre intitulé 'Poeta', sur une musique de Vicente
Amigo), que j'ai mis en place à Madrid (avec le chorégraphe Antonio
Najarro), pour m'imprégner de l'atmosphère et du caractère de cette
danse. C'est une histoire romantique, une histoire d'amour.



Dans la première partie, lente, un homme doit séduire une femme
pour l'embrasser. Dans la deuxième partie, plus rapide, il doit
continuer à se battre. Ce sont toutes les émotions d'une vie. Je
l'ai présenté en gala en février et le public a bien répondu, me
renvoyant toute son énergie. Dans le programme court, je patine sur
la musique (de James Howard Newton) du film Blood Diamond (d'Edward
Zwick sur la guerre civile en Sierra Leone) qui m'a beaucoup
touché".







- Quel est votre favori dans cette compétition, qui se déroule
sans le champion olympique russe Evgueni Plushenko?



"Je n'ai pas encore vu les autres patiner, mais une dizaine de
patineurs ont un potentiel de médaille. Les deux Japonais
(Takahashi et Oda) sont très forts et ils sont chez eux, mais tout
le monde vient ici pour gagner. Ce sera une belle bagarre.



Plushenko, j'ai patiné avec lui en Suisse lors d'un gala, sans
pression. C'était fraternel. Il a choisi de prendre une année
sabbatique. Je le comprends. Il a déjà beaucoup fait pour le
patinage artistique. Mais s'il revient l'an prochain, je serai
heureux de le retrouver car je vais continuer. Je n'ai aucune
raison d'arrêter".



Avec AFP/jbf