Rafael Nadal (no 2), Novak Djokovic (no 6), Carlos Moya (no 23)
et Igor Andreev (ATP 125) ont décroché lundi les derniers tickets
de quarts de finaliste à Roland-Garros.
Nadal a marqué son territoire en dominant Lleyton Hewitt (no 14)
6-3 6-1 7-6 (7/5) dans un choc qui n'a pas tenu ses promesses. Le
double tenant du titre retrouvera mercredi en quart de finale son
«pote» Carlos Moya, originaire comme lui de l'île de
Majorque.
Nadal a remporté trois de leurs cinq duels, s'imposant en trois
manches lors du plus récent, à Rome l'an dernier. Djokovic tentera
de se qualifier pour la première demi-finale de sa carrière en
Grand Chelem aux dépens d'Andreev, qu'il a battu 6-2 4-6 7-6 sur la
terre battue d'Estoril cette année.
Nadal donne la leçon
Toujours invaincu à Roland-Garros avec dix-huit matches gagnés à
son compteur, Rafael Nadal a donné une leçon de jeu sur terre
battue à Lleyton Hewitt. L'Espagnol, qui avait dû puiser dans ses
réserves pour vaincre la résistance de l'Australien en demi-finale
du récent Masters Series de Hambourg, a simplement dû resserrer sa
garde durant l'ultime set. Il décrochait son ticket pour les quarts
de finale en 2 h 21'. Le gaucher de Manacor, qui a fêté ses 21 ans
dimanche sans toutefois goûter au gâteau que les organisateurs lui
avaient préparé, est parvenu à dicter le rythme à sa guise avec son
énorme coup droit.
Ce n'est que dans la dernière manche que Hewitt parvenait à se
rapprocher de la ligne de fond et à faire ainsi quelque peu reculer
son adversaire. Sans succès. Nadal se hisse ainsi en quart de
finale sans avoir lâché le moindre set, ce qui ne lui était encore
jamais arrivé dans un tournoi majeur.
Pas de miracle pour Björkman
Vainqueur à Paris en 1998, Carlos Moya
(30 ans) fera bien évidemment figure d'outsider face à Nadal.
Présent pour la quatrième fois au stade des quarts de finale à
Roland-Garros, il est venu à bout en trois sets (7-6 6-2 7-5) du
surprenant Jonas Björkman (ATP 39). La tactique offensive de
Björkman aura payé l'espace d'un set, le vétéran suédois (35 ans)
menant 5-2, puis 5/3 dans le tie-break, lors de la manche initiale.
Moya parvenait cependant à régler la mire au bon moment en
passing.
Björkman quitte l'épreuve de simple messieurs la tête haute, même
s'il a peut-être manqué sa dernière opportunité d'atteindre enfin
le stade des quarts de finale à Paris. Le droitier de Vaxjö, qui
n'avait pas gagné un seul match sur terre battue depuis les
Internationaux de France 2004 - soit 13 défaites de rang -, avait
réussi l'exploit de remporter ses deux premiers tours en remontant
un handicap de zéro sets à deux.
Djokovic impressionne
Troisième de la Champions Race 2007, Novak Djokovic figure pour
la deuxième année de rang en quart de finale à Roland-Garros. Le
Serbe de 20 ans, qui avait été contraint à l'abandon il y a douze
mois face à Rafael Nadal à ce stade de la compétition, a fait forte
impression lundi face au gaucher Fernando Verdasco (ATP 51). Il
s'est imposé en trois manches (6-3 6-3 7-6) et 2 h 45' face à
l'Espagnol.
Le vainqueur du dernier Masters Series de Miami partira avec les
faveurs du pronostic face à Andreev, qui s'est imposé 2-6 6-1 6-3
6-4 face au Chypriote Marcos Baghdatis (no 16). Djokovic se méfiera
cependant du Russe, qui se hisse pour la première fois de sa
carrière en quart de finale d'une épreuve du Grand Chelem. Andreev
avait en effet été le dernier joueur à dominer Rafael Nadal sur
terre battue avant la victoire fêtée par Roger Federer face au
Majorquin en finale à Hambourg.
agences/jab
Roland Garros, 1/8 de finale (04.06)
Rafael Nadal (Esp/2) bat Lleyton Hewitt (Aus/14) 6-3 6-1 7-6 (7/5)
Novak Djokovic (Ser/6) bat Fernando Verdasco (Esp) 6-3 6-3 7-6 (7/1)
Igor Andreev (Rus) bat Marcos Baghdatis (Chy/16) 2-6 6-1 6-3 6-4
Carlos Moya (Esp/23)bat Jonas Björkman (Su) 7-6 (7/5) 6-2 7-5.
"Rafa" et "Charly", deux amis rivaux
"Rafa" Nadal et "Charly" Moya vont mettre leur amitié entre parenthèses le temps d'un quart de finale cent pour cent majorquin mercredi sur le Central de Roland-Garros. S'il ne s'agissait pas d'un affrontement de potes, l'opposition entre le double tenant du titre et le 26e mondial manquerait de piquant, surtout après la démonstration réussie par Nadal lundi contre l'Australien Lleyton Hewitt dans un choc des huitièmes bien amorti.
"Mais la différence risque d'être moins grande sur le terrain qu'au classement à cause du facteur émotionnel. 99% des joueurs sont impressionnés par son attitude dès l'entrée sur le court. Avec moi ça se passera différemment", pense Moya. Aucun défi dans les propos de l'aîné, seul trentenaire encore en lice en quarts de finale, mais un constat: depuis l'irruption de Nadal au plus haut niveau, en 2005, leurs trois rencontres se sont toujours terminées sur le score de 2 sets à 1 et le blond l'a même emporté une fois sur le brun.
Ami, mais pas grand frère
Moya a retrouvé des arguments tennistiques pour gêner son ami. Son ami, un de ses meilleurs, mais pas son protégé, précise-t-il, un peu gêné qu'on le fasse encore passer pour le "grand frère", voire le démiurge de Rafa. "Je ne crois pas avoir joué un grand rôle dans sa carrière. Je ne sais pas si je lui ai appris quoi que ce soit, mais si c'est le cas, il en a fait bien meilleur usage que moi", plaisante le Majorquin, qui n'a plus jamais joué une finale de Grand Chelem depuis son unique triomphe à Roland-Garros en 1998.
Moya n'a donc pas créé Nadal, mais il l'a bel et bien accompagné dans des moments importants, notamment la victoire sur les Etats-Unis en finale de la Coupe Davis 2004. "Le match contre Roddick a fait sortir la bête qui était en lui", dit-il de la rencontre de Séville. Lui au contraire s'est senti "un peu vide" après avoir atteint le troisième grand objectif de sa carrière après une victoire en Grand Chelem et la place de no1 mondial, brièvement occupée en 1999.