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La France humiliée par l'Argentine pour la 3e place

Un des plaquages (corrects) d'Albacete sur Skrela (France) (Keystone)
Un des plaquages (corrects) d'Albacete sur Skrela (France) (Keystone)
L'Argentine obtient le bronze de la 6e Coupe du monde de rugby, en battant la France par 34-10 dans la «petite» finale au Parc des Princes à Paris. 5 essais argentins à 1!

Les Argentins confirment ainsi leur victoire du match
d'ouverture (17-12) contre ces mêmes Français. A la mi-temps, les
Argentins menaient 17-3, ayant inscrit notamment 2 essais en
l'espace de trois minutes et demis (de 27'30'' à 31'00'').

Finesse, force, ruse: les Argentins à la hauteur

Le premier fut obtenu grâce à la finesse de passe de Felipe
Contepomi. Le demi d'ouverture argentin est actuellement le
meilleur marqueur de cette Coupe du monde. En attendant la finale
de samedi, où le Sud-Africain Montgomery pourra sans doute gommer
ses 6 points de retard.



Le second essai l'était grâce au travail de poids et de force de
Alberto Vernet Basualdo. Les Français avaient ouvert le score 3-0
sur un coup de pied de pénalité d'Elissalde à la 18e minute. Mais
pour le reste, il faut bien avouer que les Argentins étaient plus
solide au pack (pack = les 8 joueurs des 3 lignes d'avants).

Le poids du pack

Les 8 joueurs du pack argentin accusaient d'ailleurs 861 kg sur
la balance, soit quasi 108 kg par bonhomme, contre "seulement" 848
kg (106 par joueur du pack) côté français.



Mais les Argentins se sont aussi avérés plus inspirés dans le jeu,
plus fins, plus agiles. A la 53e minute, les "Pumas" allaient
inscrire un 3e essai (toujours contre 0 aux Français), tout
d'agilité et de souplesse, action ponctuée par Federico Martin
Aramburu, qui fut double champion de... France avec Biarritz (2005
et 06).

Michalak le mal compris

Menés 3-22, les Français ont vainement tenté d'emballer le match
dans la dernière demi-heure, ne trouvant pas la faille dans le jeu
argentin. Il faut dire que, côté français, le pauvre Frédéric
Michalak était bien seul et bien mal compris par ses
colistiers.



L'intention de ce fils d'une Tunisienne et d'un polonais était
d'écarter le jeu français par d'incessants changements de jeu.
Mais, ses équipiers étaient trop amorphes. Ce n'est guère étonnant
pour une équipe qui n'a songé jeu qu'à l'occasion de sa 7e et
dernière rencontre...

5 essais à 1 : la France sauve l'honneur

A la 65e minute, les Argentins inscrivaient un 4e essais
(toujours contre 0 aux Français...), cette fois sur un contre
fulgurant et un sprint de 60 m de Ignacio « Nani » Corleto, joueur
du... Stade Français Paris. 27-3 : la gifle.



Grâce à l'essai de Poitrenaud (69e), la France sauvera l'honneur
(transformation réussie de Lionel Bauxis, 11-27). Mais la réplique
était cinglante, venant de Felipe Contepomi (5e essai argentin à la
77e). Contepomi, l'un des joueurs les plus fins de ce Mondial. Pas
étonnant, le doigté de Felipe Contepomi (son frère jumeau Manuel
était aussi de la partie), qui est... chirurgien de métier!



Il faut relever un autre Argentin, dont les idées et les passes
furent présentes sur les 5 essais: le demi de mêlée et capitaine
des "Pumas", Agustin Pichot. Cette médaille est une primeur pour ce
pays d'Amérique du Sud, mais un métal amplement mérité.



TSRsport.ch/Ed.Stutz

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Quand le rugby foule au pied l'idée du fair play

On avait douté que la « petite » finale pour la 3e place puisse engendrer un match engagé. Ce fut tout le contraire.

L'engagement physique a même, hélas, souvent dépassé les limites de ce qui serait autorisé dans le match de foot disputé par les pires voyous... Les beaux plaquages, genre Skrela, Albacete ou Roncero, furent rares.

Les Français se laissaient aller à leur frustration devant leur impuissance à inquiéter leurs adversaires en se montrant mauvais perdants.

Pour son ultime sélection, le capitaine Rafael Ibanez, à force de se servir bêtement et souvent dans sa «boîte à gifles», écopa même d'un carton jaune (= expulsion 10 minutes), comme l'Argentin Basualdo, coupable d'avoir répliqué (44e).

Les Argentins, vainqueurs du défi du jeu comme du défi du combat, démontraient que dans celui de l'antijeu, ils n'avaient pas de leçon à recevoir non plus des Français.

Doit-on, sous prétexte que le match fut passionnant, pardonner ces excès?

Voilà un match qui est venu fouler au pied, dans ses moments tendus, la réputation de fair play des rugbymen.