Thabo Sefolosha entamera mercredi à New Jersey sa deuxième
saison en NBA sous les couleurs des Chicago Bulls. Après une
première année de découverte, le Vaudois compte bien s'établir dans
la plus prestigieuse ligue du monde et pourquoi pas se mêler à la
lutte pour le titre. Pour sa première saison, Thabo Sefolosha a
comptabilisé plus de trois points par match au cours de ses 80
apparitions sous le maillot des Chicago Bulls.
Avec un temps de jeu avoisinant les 12 minutes par rencontre, le
Veveysan peut se targuer d'avoir réalisé des débuts plutôt
satisfaisants. Il s'est même fait un nom en empoisonnant Kobe
Bryant ou Dwyane Wade grâce à son travail défensif. Désormais, il
devra franchir un palier - notamment offensif - pour prétendre à un
rôle plus important dans sa formation.
Thabo Sefolosha, la saison approche à grands pas. Prêt à
repartir à l'aventure ?
Thabo Sefolosha: Oui ! Physiquement je me sens
bien et la petite blessure à l'aine dont j'ai été victime est
derrière moi.
Vous n'avez pas de séquelle de votre été plutôt chargé avec
l'équipe de Suisse ?
Au contraire, cela m'a beaucoup apporté. Je suis conscient de ce
que je suis capable de faire et je dois m'en servir comme d'une
base de travail en cas de période difficile. J'ai parlé avec les
assistants, ils ont apprécié mon travail estival et je compte bien
réaliser le même genre de prestations avec Chicago.
La préparation s'est-elle bien déroulée ?
J'ai dû m'adapter à nouveau aux règles nord-américaines, mais tout
s'est globalement bien déroulé. J'arrive dans un univers connu
alors j'ai forcément pris plus vite mes marques par rapport à la
saison passée.
"Je veux accroître mon temps de jeu"
Quelles sont vos attentes pour cette saison ?
Accroître mon temps de jeu. Pour ma première année, j'ai passé une
douzaine de minutes par match sur le parquet, je serais déjà
content de doubler ces minutes. J'ai besoin de temps pour prouver
au coach que j'ai parfaitement ma place dans le contingent des
Bulls.
L'effectif de Chicago a été très stable durant
l'été.
Et c'est une bonne chose. Notre contingent possède de jeunes et
talentueux joueurs qui ont encore beaucoup à prouver. Par rapport à
la saison passée, je pense que l'expérience des play-off 2007 nous
sera profitable. Deng, Gordon, Hinrich, Thomas et moi même avons
encore beaucoup à prouver et nous sommes très motivés.
Toutefois, les rumeurs d'arrivée de Kobe Bryant à Chicago
s'intensifient...
J'ai également lu cela, mais honnement je ne comprendrais pas
vraiment. Je ne suis qu'un joueur de l'organisation et je n'ai pas
tout en main pour juger la situation. Pour l'heure, je pense que
ceci ne se fera pas.
"Je préfère ne pas songer à un transfert"
Mais vous serez peut-être amené à changer d'air
subitement.
Je préfère ne pas y songer. Si je regarde les rumeurs et j'essaie
d'imaginer ce que pourrait être ma vie à tel ou tel endroit, je
perd de l'énergie inutilement. Dans ma tête j'ai un contrat de deux
ans à Chicago et je jouerai ici durant ce laps de temps.
Alors jusqu'où peuvent aller Chicago et Thabo Sefolosha
?
Le plus loin possible (rires). La progression de Chicago est
constante ces dernières années. Après avoir atteint les play-off
sans franchir le premier tour deux ans de suite, le club est arrivé
en demi-finale de Conférence la saison passée. Nous allons essayer
de faire encore mieux et pourquoi pas aller au bout...
Enfin, si vous aviez 100 dollars à miser sur le champion, qui
serait votre «poulain» ?
(Rires) Dur à dire tout de même. Sur trente formations, toutes ne
peuvent pas aller au bout, mais les candidats sérieux existent.
J'ai vraiment des doutes sur San Antonio, alors que Détroit me
paraît vieillissant pour parvenir à quelque chose. Pourquoi pas
Boston, tout dépendra de leur début de saison. Mais quitte à miser,
je pense que je choisirais Chicago car j'ai au moins un moyen de
contrôler mon destin.
si/jab
La balance s'équilibre entre est et ouest
Les transferts de Kevin Garnett et Ray Allen à Boston et celui de Rashard Lewis à Orlando ont rééquilibré quelque peu les forces entre la Conférence est et la Conférence ouest en NBA. Si Kobe Bryant ne rejoignait pas Chicago, l'ouest serait toujours mieux loti avec San Antonio favori à sa propre succession. Attention toutefois à Houston, Phoenix et Dallas.
Un homme peut tout remettre en question. Au début de l'été, Kobe Bryant avait annoncé vouloir changer d'air si ses Los Angeles Lakers ne faisaient pas le nécessaire pour lui apporter du soutien. A quelques heures de l'ouverture de la saison, le triple champion ne sait toujours pas de quoi son avenir sera fait et, du même coup, c'est toute la ligue qui est dans l'expectative.
Retour de Boston?
Les nostalgiques de Larry Bird ou Bill Russell ont sans doute accueilli à bras ouverts les transferts mirobolants de Garnett et Allen réalisés par le manager Danny Ainge, tant décrié ces dernières années. La reconstruction entamée en 1998 avec la draft de la star Paul Pierce semble enfin arrivée à son terme et les Celtics possèdent désormais quelques années où un titre n'aura rien d'utopique. Toutefois, le banc de la franchise du Massachusetts paraît encore un peu léger pour aller au bout cette année encore.
Les Chicago Bulls de Sefolosha sont plus mûrs qu'il y a douze mois et devraient s'apparenter à des concurrents très sérieux. Ben Gordon, Luol Deng ou Kirk Hinrich possèdent une expérience plus grande. De quoi parvenir à faire mieux qu'une demi-finale de Conférence.
Dallas revanchard
Depuis 2002 et la fin de la suprématie des Los Angeles Lakers, le trophée se trimbale tour à tour d'ouest en est, mais cette année, il pourrait bien rester à l'ouest. Les San Antonio Spurs font figure de principaux prétendants à leur propre succession. Avec un effectif sans grand chambardement, Tony Parker pourrait bien mener la franchise de Gregg Popovich vers un quatrième titre en six ans.
Attention toutefois aux Dallas Mavericks. Meilleure formation de la dernière saison régulière, l'équipe de Dirk Nowitzki a été éliminée prématurément en play-off par les Golden State Warriors. Inutile d'insister sur l'esprit revanchard qui animera la franchise du milliardaire Mark Cuban. Le même esprit animera les Phoenix Suns, éliminés face à San Antonio à la suite des suspensions de Diaw et Stoudemire qui ont fait couler beaucoup d'encre. Steve Nash, le double MVP, n'a encore jamais gagné le titre suprême et, à bientôt 34 ans, le temps presse.