Lambiel 2e après le programme court à Turin

Stéphane Lambiel était dans un grand soir pour son programme
court de la finale du Grand Prix à Turin. Très solide sur ses sauts
et bien inspiré artistiquement, il a explosé son record personnel
et n´est devancé que de justesse par le Japonais Daisuke Takahashi,
encore plus éblouissant.



Avec 83,80 points, Lambiel avait placé la barre très haut, 3,2
points plus haut que lors de son record personnel datant de 2005 à
l´occasion de sa victoire à la finale du Grand Prix (déjà) à Tokyo.
Mais Takahashi, dernier à patiner, l´a surpassé avec 84,20 et pris
la tête. L´Américain Evan Lysacek est troisième avec 79,70. Le
libre de samedi promet!



Premier ou deuxième provisoire, peu importe: Lambiel a levé les
doutes sur sa forme de façon magistrale. Le Valaisan, qui avait
balbutié ses principaux sauts lors des compétitions précédentes,
est apparu métamorphosé dans la Palavela de Turin, là même où il
avait conquis la médaille d´argent olympique en 2006.

"Je peux faire encore mieux"

"Retrouver cette ville et cette patinoire m´a donné une énergie
positive, je l´ai tout de suite senti en arrivant", a-t-il relevé.
Le résultat fut des plus probants: un triple axel de haute tenue
(avec 0,6 point de bonus) vrillé d´entrée avec facilité, puis une
combinaison quadruple-triple toeloop comme si de rien n´était. Pas
mal pour un homme qui n´avait passé ni l´une ni l´autre de ces
difficultés jusque-là cette saison.



"C´est génial, et je sais que je peux faire encore mieux car une
de mes séquences de petits pas n´a pas été bonne. Mais apparemment
je l´ai bien camouflé", a observé Lambiel. En effet, les juges ne
lui en ont guère tenu rigueur. Ils ont en revanche trouvé plus à
redire sur son triple lutz, il est vrai "pas très net" à la
réception, comme l´intéressé le reconnaissait.



L´entraîneur Peter Grütter se montrait enchanté: "Stéphane a eu de
bons entraînements cette semaine, dès mardi. Avec lui, quand ça ne
va pas, il ne faut jamais être négatif. Il sent tout de suite
lorsque ses proches doutent et cela le déstabilise. Il faut lui
laisser le temps."

Deux artistes

Il ne s´agissait certes que d´un programme court, mais le ton
est donné. La chorégraphe Salomé Brunner, avec laquelle Lambiel a
peaufiné ce "Carne cruda" (viande crue), confiait le sourire
malicieux: "Je savais que la forme reviendrait. Mais pas
quand..."



Samedi, le patineur du CP Genève devra à nouveau être au sommet
pour déloger Takahashi. Le Japonais, animé d´une énergie folle et
léger comme une plume, a réussi le tour de force de faire mieux que
Lambiel à l´artistique. Le Valaisan, qui l´eût cru, l´a en revanche
légèrement devancé en technique. Le Japonais est invaincu cette
saison. Mais pour la première fois, il est sous pression.



si/kir