Stéphane Lambiel remporte le Grand Prix à Turin

Stéphane Lambiel a balayé tous les doutes d´un coup de lame
énergique en finale du Grand Prix à Turin. Il a produit une
prestation digne du champion du monde qu´il fut en 2005 et 2006
pour s´imposer d´un souffle devant le Japonais Daisuke
Takahashi.



Sorti deuxième du programme court, le Valaisan a retourné la
situation sur le libre grâce à un flamenco parfaitement maîtrisé et
même flamboyant sur la fin. Avec un total de 239,10 points, il a
devancé Takahashi, vice-champion du monde et invaincu jusque-là
cette saison, d´une poussière de points (238,94 pour le Japonais).
L´Américain Evan Lysacek a pris la 3e place avec 229,78.



Au passage, Lambiel a amélioré de plus de cinq points son meilleur
total personnel établi lors de sa première victoire en finale du
Grand Prix, en 2005 à Tokyo. Avec désormais deux succès dans cette
compétition qui réunit les six meilleurs patineurs de la première
partie de saison, plus bien sûr ses deux titres mondiaux, l´élève
de Peter Grütter a fait un pas de plus dans la hiérarchie des plus
grands.

"2007 a été dure"

"C´est une grande surprise pour moi, car cette compétition était
très ouverte, comme un Championnat du monde", a expliqué Lambiel
pêle-mêle en anglais, français, italien et allemand. "Cela fait du
bien de finir l´année de façon positive, car 2007 a été
dure."



Avant Turin, Lambiel n´assurait ni le quadruple ni le triple axel
et se faisait battre par les Américains. Désormais, il plane à
nouveau au-dessus, à un niveau que seuls Takahashi et le champion
du monde en titre Brian Joubert, non qualifié après avoir contracté
un virus, peuvent atteindre.



Très applaudi tout au long de son programme par le public de
Turin, Lambiel a retourné ses deux premiers sauts, un triple axel
et un quadruple toeloop. Il a évité la chute de justesse, épargnant
au passage des déductions qui lui auraient coûté la victoire. La
suite de son programme s´est révélée d´une telle richesse qu´il a
vite eu fait de compenser ces petits accrocs initiaux.



Il vrillait notamment un magnifique enchaînement triple
flip-double toeloop-double toeloop qui lui valait un carton auprès
des juges (12,68 points, bien plus que ne pourrait apporter un
"simple" quadruple).

L´explosion

"J´avais convenu avec Peter Grütter de ne tenter qu´un quadruple
et de remplacer le deuxième par une combinaison. Mais mon but pour
la suite reste de passer deux ´quad´", a relevé Lambiel. Il a fait
la différence à l´artistique, contrairement à la veille où
Takahashi l´avait dominé sur ce plan.



"Sur la fin, mon flamenco s´est enflammé", se félicitait le
vainqueur. C´était l´explosion. Je me suis lâché, j´ai vu rouge,
j´ai lutté." Une nouvelle fois, Lambiel a montré qu´il avait besoin
d´une forte concurrence pour sortir le meilleur de lui-même. "A
Winterthour (ndlr: aux Championnats de Suisse), je ressentais de la
fatigue sans savoir pourquoi. Les connexions ne se faisaient
pas."



Pour Peter Grütter, le public n´a pas encore vu le meilleur
Lambiel (même s´il s´agit de son meilleur total à l´addition des
deux programmes). Du reste, en voyant patiner Takahashi, le coach
genevois a eu cette remarque: "C´est clair, Takahashi est
meilleur." Lorsque le résultat final est apparu à l´écran, M.
Grütter n´a pu cacher sa surprise... qui n´a eu d'égale que celle
de son protégé.



si/kir