L'arrivée des patrouilles favorites est prévue samedi matin (à
suivre sur TSR1, dès 8h45). La Patrouille des Glaciers a connu une
"épreuve d'ouverture", dans la nuit de mercredi à jeudi. Les
concurrent(e)s y ont bénéficié de bonnes conditions générales, mais
ont souffert du froid.
Ce n'est pas le club méd...
"On sait que ce n'est pas une épreuve estivale en bord de mer,"
remarque non sans humour, le Brigadier Marius Robyr, qui doit, en
principe, diriger sa dernière "PDG". Plus d'une quinzaine de
patrouilleurs ont dû être évacués pour des problèmes de gelures aux
extrémités ou aux yeux.
Avant le départ de vendredi soir, les organisateurs adressaient
une nouvelle fois les recommandations d'usage aux patrouilleurs: Il
est impératif de se protéger les yeux et les mains de manière
adéquate, mais aussi de bien s'hydrater.
Deux parcours à choix
Les 1414 patrouilles constituées de 3 équipiers ou équipières
ont le choix entre deux parcours:
Le grand parcours: Zermatt - Verbier (longueur:
53 km, dénivelé +3994 m / - 4090 m, kilomètres effort 110)
Le petit parcours: Arolla - Verbier (longueur 26
km, dénivelé +1881 m / - 2341 m, kilomètres effort 53)
On attendait avec impatience le départ de ce soir. Ce n'est que
vers 20h que l'Etat-Major conduit par le Brigadier Robyr a pris la
décision de donner le départ de la 13e édition de la Patrouille des
Glaciers, dans des conditions encore plus draconiennes que lors de
l'épreuve d'ouverture, voici deux jours: froid, neige,
brouillard.
Danger d'avalanche
La décision incombait à Marius Robyr, déclarant au micro de
Jean-François Rossé, lors de l'émission spéciale en direct vendredi
soir sur TSR2: "Cette décision de laisser partir plus de 3000
participants n'est pas facile à prendre. Elle répond cependant à
des principes militaires de commandement très précis:
l'appréciation de la situation amène à une décision qu'il s'agit
ensuite d'assumer."
"L'analysé de la sécurité est primordiale. Cette sécurité est
garantie pour l'édition 2008. Même si," convient ce montagnard
émérite, "le risque zéro en montagne n'existe jamais. On peut
craindre," ajoute le "patron" de l'épreuve, de fortes chutes de
neige à Tête blanche (réd.: point culminant de la PDG à près de
4000 m d'altitude) et un certain danger d'avalanche."
Météorologue de la compétition, Didier Ulrich rassure en tous cas
toutes les patrouilles ne visant pas le podium: "Les patrouilles
qui rallieront l'arrivée vers 10 h du matin, trouveront Verbier
sous le soleil."
La notion de record ne plaît pas à Marius Robyr...
Les autres participants n'ont cure des conditions météo: ils
sont là pour gagner. Un concept qui dérange le Brigadier Robyr: "Le
record, en tous cas, est étranger à l'état d'esprit de la montagne.
Les derniers arrivants auront, à nos yeux, autant droit à notre
considération que les autres."
L'équipe franco-italienne "Team Millet-Savoie-Mt-Blanc a devancé,
en 2006, lors de la dernière édition de l'épreuve disputée en
rythme biennal, "Swiss Team 6" de plus de 9 minutes.
...mais les records existent
Malgré une météo capricieuse, la patrouille composée des
Français Stéphane Brosse et Patrick Blanc, de l'Italien Guido
Giacomelli avait amélioré de 12 minutes et 54 secondes le précédant
record, qu'elle détenait elle-même depuis 2004 (avec Jean
Pellissier à la place de Giacomelli). Côté féminin, Swiss Team 1,
composé de Catherine Mabillard, Séverine Pont et Gabrielle
Magnenat, avait également battu son propre record de 2004.
Malgré les réticences des "purs" de la montagne, on aura les yeux
rivés sur les chronos. Les records: 6h18'48'' chez les hommes,
8h15'15'' pour les femmes. Si vous voulez assister aux moments
cruciaux de cette 13e édition de la Patrouilles des Glaciers - et
voir les images assurément prenantes tournées durant la nuit -
rendez-vous sur TSR2, ce samedi matin à 8h45!
TSRsport.ch/Ed.Stutz
Quelques infos
La patrouille des glaciers a été créée en 1943 par l'armée suisse.
Suite à la mort de 3 patrouilleurs en 1949, elle fut suspendue jusqu'en 1983.
Les patrouilles romandes représentent 73% des participants.
41% des patrouilles sont constituées de militaires.
En 2006, sur 1254 patrouilles, 82 durent abandonner la course.
13e Patrouille des Glaciers
Les patrouilles se sont élancées par échelons, de 22h à 3h
Les élites, donc favorites, partent entre 2h et 3h dans la nuit. Parmi elles, celles qui si disputent le titre de champion du monde de ski-alpinisme
Ces patrouillent tenteront de battre le record établi l'an passé (voir ci-contre) par une équipe franco-italienne en 6h18 minutes 48 secondes ou 8h15'15'' pour ces dames qu'il convient de ne pas oublier
Suivez les arrivées sur TSR1, en direct, dès 8h45!
TRADITIONS ET MODERNITE
Pour être traditionnelle, la Patrouille des Glaciers ne se ferme pas pour autant à la modernité, aux nouvelles technologies notamment
L'EPFL collabore avec différents projets. Une première, a indiqué à l'ATS Séverine Milon, coordinatrice des projets.
Les projets en cours impliquent neuf laboratoires de l'EPFL, plus de 30 chercheurs et 60 étudiants
4 patrouilles embarquent une balise mesurant leur rythme cardiaque et la saturation en oxygène
Des peaux de phoques spéciales seront testées par 6 concurrents, prototypes mis à l'épreuve sur les différents types de neige que la PdG présente
Système de localisation GPS: la moitié des quelque 850 patrouilles qui effectuent la course sur le grand parcours entre Zermatt et Verbier en est équipée
Le système permettra de suivre minute après minute le déroulement de la course sur internet. On est informé des temps de passage des patrouilles de son choix via SMS (voir: www.pdg.ch)