Un bilan mi-figue, mi-raisin pour les Suissesses

Le bilan de la saison chez
les Suissesses tire plutôt sur l'aigre-doux. Si avec dix podiums
dont deux victoires, l'objectif fixé en début d'exercice a été
atteint, le fait de ne pas avoir décroché de médaille aux Jeux
ainsi que la faillite du groupe technique a fragilisé la position
d'Hugues Ansermoz, chef de l'équipe féminine. Malgré tout, le
Vaudois reste confiant pour l'avenir.

Un effectif tout en profondeur et en épaisseur

Certes, le mentor des skieuses helvétiques a dû composer avec
les blessures de Fränzi Aufdenblatten, Martina Schild, Sandra Gini
et Lara Gut, ainsi qu'avec les malheurs de Dominique Gisin.
Toutefois, la différence entre le nombre de podiums accumulé cette
année (10) et l'an dernier (14) peut principalement s'expliquer par
la saison en demi-teinte de Fabienne Suter. La Schwytzoise, sept
fois dans le top 3 la saison passée, n'a réussi à monter sur la
"boîte" qu'à deux reprises cette année. L'absence de Lara Gut,
victime d'une luxation de la hanche en octobre, a également
prétérité le bilan comptable de l'équipe de Suisse.



"Ces dix podiums confirment que le travail effectué est
correct, cela confirme également la profondeur, l'épaisseur de
l'équipe, a rappelé Hugues Ansermoz. Ce ne sont pas que
des individualités qui ont brillé. Sept filles différentes sont
montées sur le podium cet hiver, il faut retourner très longtemps
en arrière pour retrouver une telle densité".

Un gros problème dans les disciplines techniques

Les athlètes du
groupe de slalom doivent encore apprendre à plus se responsabiliser

Hughes Ansermoz

Si les
disciplines de vitesse ont amené leur lot de satisfactions cet
hiver, les résultats en géant et en slalom se sont fait attendre
toute la saison. Seule Fabienne Suter, 12e en ouverture à Sölden et
surprenante 4e des JO en géant, a fait illusion. Evidemment, la
blessure de Sandra Gini, cheffe de file en slalom, n'a pas aidé.
Mais le mal est plus profond. Ansermoz ne s'en cache d'ailleurs
pas.



"Dans le groupe de slalom, il y a plusieurs problèmes
différents, a relevé le technicien des Diablerets. Des
buts qui n'ont pas été atteints, des blessures, des soucis de
calendrier. Cette équipe n'était pas au niveau escompté en début de
saison et ensuite nous n'avons pas réussi à corriger cela. Il nous
a manqué une leader".



Des changements au niveau structurels (composition des différents
groupes d'entraînement) pourraient intervenir. Les décisions allant
dans ce sens devraient tomber au terme des prochains Championnats
de Suisse à Stoos et Hoch-Hybrig. Toutefois, la structure ne fait
pas tout.

Quelle recette pour changer la donne?

"Les athlètes du groupe de slalom doivent encore apprendre à
plus se responsabiliser, a exigé Ansermoz. Les filles qui
n'étaient pas blessées (réd: Bonjour, Grand, Feierabend
notamment) n'ont pas su profiter de ce qui était mis à leur
disposition pour progresser. Il faudra augmenter l'intensité, la
charge de travail et surtout pouvoir se mesurer à d'autres équipes.
Dans cette optique, le camp d'entraînement estival en
Nouvelle-Zélande sera absolument primordial".



Les dernières courses de la saison vont donc laisser la place à
l'analyse. C'est ensuite à la lumière des résultats de celle-ci que
Swiss-Ski prendra influence pour corriger le tir, principalement
dans le giron technique. "Nous devrons pour cela nous poser les
bonnes questions, a expliqué Hugues Ansermoz. Quelle est
la bonne structure pour amener les jeunes de 16-17 ans vers les
sommets dans les disciplines techniques ? Cela constituera sans
doute un travail à long terme afin de disposer d'une équipe
technique forte dans 2-3 ans ainsi que pour les Jeux de Sotchi en
2014".



si/rsch