Ammann a-t-il aidé les internationaux à (re)décoller?

Il y a deux ans, la visite de Roger Federer à Feusisberg avant la rencontre contre la Lettonie avait peut-être, si l'on veut croire aux belles histoires, agi comme un électrochoc pour l'équipe de Suisse. Cette année, c'est au tour de Simon Ammann d'entrer dans la danse.

Dimanche soir, les Suisses se sont rendus à Einsiedeln pour s'entretenir avec le quadruple  champion olympique de saut à skis. Le St-Gallois a très certainement dû faire partager aux joueurs son expérience, sa faculté de se libérer sur le plan psychique pour repousser ses limites. Afin de les aider à trouver ce relâchement pour la rencontre de mardi soir à Bâle contre le Pays de Galles dans le geste final qui change tout.

Hitzfeld: "aucun reproche à formuler à mes joueurs"

"Ce n'est pas une question de coeur ou de passion. Je n'ai aucun reproche à formuler à mes joueurs sur le plan de l'engagement au Monténégro, explique Ottmar Hitzfeld. Seule la réussite nous a boudés. Frei a trois chances nettes pour marquer, Schwegler rate le but pour un ou deux centimètres, Inler et Derdiyok ont également bénéficié de belles occasions. Maintenant, il ne faut pas baisser la tête. Ne pas dramatiser non plus,

poursuit-il. Personnellement, je me sens très bien. Je suis impatient de vivre ce match, ce défi qui nous attend. Nous ferons tout pour cultiver cet esprit d'équipe qui doit nous permettre de retrouver le chemin de la victoire."

Ottmar Hitzfeld n'a pas dévoilé ses intentions pour mardi soir. Il s'est contenté d'officialiser le retour de Diego Benaglio tout en insistant sur "l'excellente performance de Marco Wölfli". Apparemment, le sélectionneur a observé la scène du but monténégrin de façon bien différente que la plupart des observateurs. Interrogé sur l'éventuelle titularisation d'Eren Derdiyok, Ottmar Hitzfeld a préféré botter en touche comme le faisait si bien son prédécesseur. "Avec Frei, Streller et Derdiyok, je possède trois excellents attaquants, lâche-t-il. Deux joueront mardi soir !" Köbi Kuhn n'aurait pas fait mieux.

Alex Frei en chef de commando

"Les joueurs, l'entraîneur et le système ne sont pas en cause: le problème est dans la tête!" Le discours d'Alex Frei est clair. Pour le capitaine de l'équipe de Suisse, l'heure n'est pas aux remises en question mais plutôt à l'attente d'un déclic. "C'est vrai, l'équipe a besoin d'un déclic. Si nous avons la chance de marquer très vite, tout peut changer, explique-t-il à la veille du match face au Pays de Galles. J'ai déjà vécu de tels moments difficiles durant ma carrière. A Dortmund, l'attente du public était immense et nous végétions au milieu du classement. Mais nous sommes parvenus à enchaîner une série de sept victoires de rang".

En bon capitaine, Alex Frei exigera de ses troupes mardi soir un engagement total. "L'équipe doit montrer à son public qu'elle est bien là dès les premiers instants. Tout le monde doit se déchirer pour l'équipe. Nous devrons montrer plus d'émotions, être plus méchants dans le bon sens du terme. Témoigner de caractère. Chacun doit démontrer ne pas être seulement un gars d'expérience ou un espoir, mais un homme capable de mener son équipe à la victoire".

Ce capitaine qui cultive bien le discours d'un chef de commando a rappelé les compétences de son général. "Ottmar Hitzfeld et son staff mènent une préparation remarquable, explique-t-il. A nous les joueurs de rendre la confiance qu'ils nous témoignent". Il a conclu sur une note d'espoir. "La qualification est toujours à notre portée, affirme-t-il. Il faut y croire tant que rien n'est dit sur le plan mathématique". Alex Frei sera le dernier à abdiquer.

si/ggol