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Une année marquée par la descente aux enfers de Tiger Woods

Une année horrible pour Tiger Woods, qui tentera de reprendre la main sur sa vie et le golf en 2011. [Keystone - Gus Ruelas]
Une année horrible pour Tiger Woods, qui tentera de reprendre la main sur sa vie et le golf en 2011. - [Keystone - Gus Ruelas]
L'année 2010 aura été la pire dans la carrière de Tiger Woods, le meilleur golfeur de l'histoire. De scandales dans sa vie privée à la perte de sa place de no1 mondial, l'Américain a tout vécu ce qu'il y a de pire. Se reprendra-t-il en 2011?

L'année a été une longue descente aux enfers pour Tiger Woods, dont les révélations sur ses aventures extra-conjugales puis son divorce ont eu des répercussions jusque sur les parcours de golf, où il n'a rien gagné et a perdu son rang de no1 mondial.

L'Américain a commencé 2010 dans une clinique spécialisée dans le traitement de l'addiction sexuelle, après le grand déballage médiatique de ses multiples infidélités conjugales. Abandonné par des gros sponsors, Woods avait mis sa carrière entre parenthèses et avait disparu des écrans publicitaires. Il termine son "annus horribilis" en homme divorcé - son ex femme Elin Nordegren a la garde de ses enfants Charlie (20 mois) et Sam Alexis (3 ans) - et en golfeur sans repères mais, dit-il, "infiniment plus heureux".

"Il y a un an, j'étais à terre, en colère, malheureux de la personne que j'étais, je faisais des choses que la morale réprouve, confiait-il récemment. Mais je suis sorti du tunnel, je vois plus clair. Je sais qui je suis, où je veux aller. Ma vie a un équilibre désormais."

Des aveux à la télévision, en février

Le mariage de Tiger Woods et d'Eline Nordegren (photo de 2006) n'aura pas résisté au scandale.
Le mariage de Tiger Woods et d'Eline Nordegren (photo de 2006) n'aura pas résisté au scandale.

Durant ces douze mois, la vie du premier sportif à atteindre un milliard de dollars de revenus (selon le magazine "Forbes") a été une saga ponctuée d'échecs. Longtemps muet après l'accident de voiture de novembre 2009 qui avait mis le feu aux poudres, le "Tigre" (35 ans) a fini par admettre qu'il n'était pas un agneau dans son mariage, en faisant des aveux à la télévision en février. Dans son esprit, il n'avait plus qu'à laisser parler ses clubs pour reprendre le fil de sa légende, déjà garnie de 14 titres du Grand Chelem.

Il n'en fut rien. Son premier tournoi, le célèbre Masters, se solda par une 4e place, mais rien ne vint ensuite étayer l'hypothèse d'une renaissance. De déception (cut manqué à Quail Hollow) en blessure (abandon au Players Championship avec un problème au cou), Woods n'était que l'ombre de lui-même. Il se piqua de modifier son swing sous la houlette d'un nouvel entraîneur, Sean Foley, après le départ en mai de Hank Haney, son coach depuis 2004.

Mais au lieu de se pâmer devant ses coups de golf, le public se gargarisait de blagues sur d'autres types de prouesses physiques, alimenté par les bons mots d'humoristes et de vedettes de talk-shows.

Revenus de sponsoring en chute libre

Fin juin, un rare rayon de soleil: il termine 4e de l'US Open. Mais fin juillet, il touche le fond à Akron (Ohio) en bouclant le plus vilain tournoi de sa carrière, à une ahurissante 78e place, à 30 coups du vainqueur ! Le magazine "Sports Illustrated" évalue alors que ses revenus de sponsoring ont baissé de 22 millions de dollars en un an. Beaucoup plus que les 164 dollars d'amende acquittés après ce fameux accident de voiture...

En août, l'annonce officielle de son divorce ne le libéra pas vraiment d'un poids. Il se rate au Championnat PGA (28e), le dernier Grand Chelem de la saison, et pour la première fois de sa carrière ne se qualifie pas pour la dernière manche des playoff du circuit PGA. Sa sélection pour la Ryder Cup lui met un peu de baume au coeur, mais en octobre, les Etats-Unis s'inclinent de justesse face à l'Europe.

Woods tombe de son trône, après 281 semaines d'affilée

Lee Westwood sera l'une des attractions à Crans-Montana.
Lee Westwood sera l'une des attractions à Crans-Montana.

Et le 1er novembre, le couperet qui menaçait déjà depuis quelques mois finit par tomber: son règne de 281 semaines consécutives comme no1 mondial prend fin. L'Anglais Lee Westwood, qui n'a encore jamais gagné un "Majeur", le remplace.

Son bilan est sans appel: pour la première fois en 14 ans de carrière professionnelle, Woods finit une année sans victoire. Il a terminé seulement trois fois dans les dix premiers (en 15 tournois) et a même bouclé sa saison en perdant un tournoi au profit de sa fondation alors qu'il menait de 4 coups avant le dernier tour.

"On ne reste no1 que si l'on gagne", dit-il. Ce sera sa mission pour 2011.

afp/dbu

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2010, où quand le sport s'invite dans les pages "people"

2010 avait programmé des JO d'hiver prometteurs dans la plus asiatique des villes canadiennes, Vancouver, et un premier Mondial de foot en Afrique, mais les fêtes du sport ont souvent été gâchées par des divorces, ruptures, et quelques enterrements, qui ont nourri de scandale et d'émotion les rubriques "People et faits divers".

Du Mondial de foot, on retiendra bien sûr le vrombissement des vuvuzelas et la fierté d'un peuple joyeux, la première étoile de l'Espagne au jeu de feu gagnée en Afrique du Sud avec la manière, et quelques superbes matches. Mais aussi quelques injustices et erreurs d'arbitrage, l'impression de joueurs pas trop concernés ou fatigués, d'équipes tristounettes, quand elles n'étaient pas, comme les "Bleus" de France, franchement ridicules.

La mort de Nodar Kumaritashvili, à Vancouver

Les Jeux olympiques de Vancouver, bien organisés dans un pays passionné de sport blanc, laisseront malheureusement comme première image le vol disloqué, brisé sur un pylône, d'un lugeur géorgien, à l'entraînement, le 12 février. Il s'appelait Nodar Kumaritashvili, mort à 21 ans.

Ils seront aussi les Jeux de l'enthousiasme d'un public partout présent acquis à des champions qui ont fait le plein de médailles. Et resteront des Jeux sans grande star, mais avec beaucoup d'émotion, comme celle offerte par la patineuse canadienne Joannie Rochette, médaillée de bronze quatre jours après le décès de sa mère d'une crise cardiaque.

Un banal accident de voiture et un SMS qui traîne, et voilà des idoles du sport mondial déboulonnées. Tiger Woods, premier sportif milliardaire de l'histoire, est passé du statut de génie du golf mondial, à celui de coureur de jupons obsédé sexuel, a divorcé de son épouse Elin, s'est fait lâcher par ses sponsors, et enfin a perdu la place de no1 mondial qu'il tenait depuis 281 semaines.

"TP" lâché par sa "Desparate Housewive"

Après avoir envisagé de mettre fin à sa carrière, Tony Parker, star française de la NBA, a été victime de la mémoire de son téléphone portable où étaient stockées, selon la presse spécialisée, des centaines de SMS envoyés par Erin Barry, l'épouse d'un de ses anciens coéquipiers des Spurs de San Antonio de 2004 à 2008. Femme désespérée, Eva Longoria, qu'il avait épousée romantiquement et dans le faste en 2007 à Paris, demande le divorce.

Depuis l'annonce, TP joue tout aussi bien. Et la même presse spécialisée qui a sorti l'affaire réduit les relations entre Tony et Erin à "un simple flirt".

Dix ans après le passage du siècle, le visionnaire Juan Antonio Samaranch, le "seigneur des Anneaux", patron de l'Olympisme pendant 21 ans (le plus long règne après celui de Pierre de Coubertin) est mort. Il avait fait entrer l'Olympisme dans la modernité, était l'ami de tout le monde, Catalans, Chinois, Australiens ou Russes, enfin de tous ceux qui avaient obtenu les JO sous ses mandats. Il a reçu des funérailles de chef d'Etat dans la cathédrale de Barcelone.

"Samaranch a tout changé, il a fait des Jeux olympiques ce qu'ils sont aujourd'hui, la première compétition sportive au monde", déclarait alors son successeur à la tête du CIO, Jacques Rogge.

Samaranch a fait entrer les JO dans l'ère du professionnalisme, des sponsors, de la publicité, des droits télévisés. Un gigantisme qui lui a valu aussi des critiques et a ouvert la porte à des affaires de corruption.