Troisième de la 1ère édition, en 2007/08, le duo Dominique Wavre-Michèle Paret repart à l'assaut de la Barcelona World Race, tour du monde à la voile en monocoque, en double et sans escale, dès vendredi. Les favoris? Virbac Paprec 3 (Jean-Pierre Dick/Loïck Peyron), Foncia (Michel Desjoyeaux/François Gabart) et Groupe Bel (Kito de Kito de Pavant/Sébastien Audigane) semblent au-dessus du lot des 14 voiliers
Même si le navigateur genevois et sa compagne ne figurent pas forcément parmi les favoris, ils tenteront de ne pas commettre les mêmes erreurs que lors de la 1ère édition avec, pourquoi pas, l'objectif de réussir une nouvelle belle course.
Pas facile, le détroit de Gibraltar
Et dès vendredi, les concurrents doivent affronter la première difficulté. En sortant de Barcelone, il faut passer sans encombre le détroit de Gibraltar, loin d'être une formalité. "La dernière fois, on avait raté une bascule pour dix minutes et on n'a jamais réussi à recoller", a d'ailleurs rappelé Dominique Wavre.
Et après avoir quitté la Méditerranée, en passant par l'archipel des Baléares au cours de la première nuit de mer, les concurrents vont entrer dans l'Atlantique pour faire route vers les mers du Sud, avec le cap de Bonne Espérance en point de mire. Avec les portes de sécurité, qui balisent le grand sud, les options seront néanmoins moins évidentes pour les skippers durant trois mois et 24'600 milles en mer.
Une ambiance particulière à Barcelone
L'accident de santé d'Alex Thomson, opéré d'urgence d'une appendicite et désormais remis sur pied, a ajouté une dimension administrativo-légale aux préparatifs de départ, dans une ambiance quelque peu insolite. Son équipe à terre a, ainsi, passé la journée de jeudi à faire modifier l'avis de course, le document qui grave dans le marbre les règles de la régate, en provoquant notamment une réunion extraordinaire des marins en fin d'après-midi. Normalement, la tâche incombait à la direction de course. Le tout est destiné à permettre au marin anglais, toutes précautions médicales prises, d'embarquer ultérieurement à bord d'Hugo Boss, un outsider.
Pour le départ vendredi, c'est le Néerlandais Wouter Verbraak, météorologue et routeur de l'Alex Thomson Racing, qui sera à la barre en compagnie du Néo-Zélandais Andy Meiklejohn.
Le 11 février 2008, Jean-Pierre Dick et Damian Foxall avaient remporté la première édition.
Wavre critique l'emplacement des portes de sécurité
Dominique Wavre (Mirabaud) a critiqué l'emplacement de certaines portes de sécurité de la Barcelona World Race. "Il y deux sortes de portes de sécurité: il y a les vraies portes anti-glaces, car il y a des zones où la présence des glaces est élevée, et il y a des portes politiques, parce que les Australiens ne veulent pas aller au delà d'une certaine limite de leurs côtes", a déclaré lors d'une conférence de presse l'ancien président de l'IMOCA (International Monohull Class Association), l'association des monocoques océaniques de 60 pieds open.
"Ce n'est pas nouveau, Dominique Wavre a toujours défendu cette position, a répondu Denis Horeau, directeur de course de la Barcelona World Race et du dernier Vendée Globe. Je dirais qu'il a raison car il s'agit de portes politiques de sécurité de l'Australie que les organisateurs de courses IMOCA souhaitent respecter au mieux".
"Si on considère que ces dernières années les Australiens ont sauvé entre six et dix skippers de la noyade, c'est très important que les organisateurs suivent au plus près les indications de la politique de sécurité du pays qui est le plus intervenu dans les courses de l'IMOCA", a argumenté Horeau.
Les portes de sécurité désignent des points de passage obligés, qui ont pour but d'éviter des zones à risques, notamment dans les 40es rugissants et les 50es hurlants. Outre trois portes naturelles (le détroit de Gibraltar à l'aller et au retour et le détroit de Cook en Nouvelle-Zélande) et les trois caps (Bonne Espérance, Leeuwin et Horn), le règlement de la course prévoit huit portes "artificielles" (une aux Kerguelen, trois sur la barrière australienne, une en Australie orientale, une en Nouvelle-Zélande, une dans le Pacifique occidental et une autre dans le Pacifique oriental).
dbu, avec afp
Barcelona World Race, le parcours
Départ de Barcelone
Passage du détroit de Gibraltar, sortie de la Méditerranée, entrée dans l'Atlantique
Passage de la longitude, "18°28'26" est", du cap de Bonne Espérance (34°21'25" sud et 018° 28' 26" est).
Sortie de l'Atlantique et entrée dans l'Indien à la longitude du cap des Aiguilles (020° 00'09" est)
Porte sécurité Kerguelen (48°20' sud, 001°00 est à 011°00'est)
Porte sécurité Barrière australienne 1: 46°00 sud, 105°00'est à 109°00' est)
Passage de la longitude "115° 08' est" du cap Leeuwin (33°22' sud, 115°08' est)
Porte sécurité Barrière australienne 2: 46°00' sud, 109°00'est à 116°00' est)
Porte sécurité Barrière australienne 3: 46°00' sud, 116°00'est à 120°00' est)
Porte sécurité Australie orientale : 52°00 sud, 136°00' est à 146°00' est)
Longitude de la Tasmanie (147°18' est), sortie de l'Indien, entrée dans le Pacifique
Détroit de Cook (Nouvelle-Zélande, 41°17' sud et 174°47' est)
Porte sécurité Nouvelle-Zélande: 49°00' sud, antéméridien à 170°00 ouest)
Porte sécurité Pacifique occidental: 50°30' sud, 145°00' ouest à 135°00' ouest)
Porte sécurité Pacifique oriental: 52°00' sud, 110°00' ouest à 100°00' ouest)
Cap Horn (55°58'47" sud et 67°16' ouest) sortie du Pacifique, entrée dans l'Atlantique
Passage du détroit de Gibraltar, sortie de l'Atlantique, entrée dans la Méditerranée
Arrivée à Barcelone
La distance totale officiellement indiquée est de 24'600 milles (1 mille = 1,8 km).