Mickelson et Woods face à l'armada européenne

Phil Mickelson et Tiger Woods auront fort à faire pour empêcher l'armada européenne, emmenée par le no 1 mondial Martin Kaymer et son dauphin Lee Westwood, de remporter son premier succès depuis 1999 dans l'US Masters qui débute jeudi sur le parcours mythique du Golf national d'Augusta. Les deux Américains ont remporté six des dix derniers Masters.

"Phil joue bien et il sera en pleine confiance après sa victoire (dimanche à Houston), a pourtant reconnu l'Anglais Paul Casey, 6e joueur mondial. Tiger se bat mais je n'ai aucun doute qu'il va retrouver sa force et gagner."

Phil Mickelson, 40 ans et no 3 mondial, semble en effet se détacher comme le grand favori de cette 75e édition, première levée du Grand Chelem de l'année. Non seulement parce qu'il est tenant du titre, mais aussi parce qu'il s'est imposé le dimanche précédant le Masters - comme lors de la conquête de sa deuxième veste verte en 2006 - et parce qu'il connaît parfaitement le parcours d'Augusta.

"Physiquement, je me sens bien. Je prends aussi beaucoup de plaisir à jouer, alors il y a beaucoup d'attente", a analysé Mickelson, le plus régulier derrière Woods au Masters avec trois victoires lors des sept dernières éditions, une place dans le Top 3 à sept reprises et une moyenne de 70,99 coups au tour en 18 participations.

Woods ou la science des "Majors"

Seul Tiger Woods, l'homme aux 14 victoires en tournois du Grand Chelem, a fait mieux avec quatre vestes vertes, dont la dernière en 2005, sept Top 3 et une moyenne de 70,81 coups au tour en 16 Masters. Mais le "Tigre" n'a

plus rien gagné depuis le Masters d'Australie en novembre 2009 et a dégringolé au 7e rang mondial après un repos forcé de cinq mois à la suite du médiatique scandale né des révélations sur ses infidélités conjugales.

Sa parfaite connaissance du parcours et sa science des "Majeurs" pourraient cependant lui permettre de retrouver le geste parfait qui lui avait permis de gagner en 1997 avec 12 coups d'avance, un record qui risque de tenir encore de longues années. "Je suis dans la course. Je me suis préparé (pour le Masters) et je ne me retrouve pas loin de là où je veux être", a simplement affirmé Tiger Woods, 4e l'an passé pour son retour en compétition.

Un nouveau départ?

Une cinquième veste verte dimanche lui permettrait de renouer avec éclat avec le succès, d'effectuer un nouveau départ dans sa carrière et de reprendre la première place mondiale. La concurrence s'annonce néanmoins redoutable.

Outre Mickelson, de jeunes Européens, dont six figurent parmi les dix meilleurs mondiaux, auront à coeur de combler ce vide d'autant plus anormal qu'ils ont gagné les deux autres tournois majeurs sur sol américain en 2010: le championnat PGA avec l'Allemand Martin Kaymer et l'US Open avec l'Irlandais Graeme McDowell.

L'Anglais Lee Westwood, 2e derrière Mickelson l'an passé, son compatriote Luke Donald (no 4), McDowell (no 5) et bien sûr Kaymer figurent parmi les grands outsiders. Même si l'Allemand estime qu'il lui faudra "revenir encore et encore pour voir le parcours et s'y habituer". "Parce qu'à chaque fois qu'on joue dessus, on voit des différences. Je ne voulais pas le croire avant, mais c'est vrai", a commenté le no 1 mondial après les deux premiers jours de prises de repères.

Une victoire européenne dimanche, 12 ans après celle de l'Espagnol Jose Maria Olazabal, constituerait un fabuleux cadeau d'anniversaire pour les 54 ans de son compatriote Severiano Ballesteros. "Seve" est le premier golfeur du Vieux continent à avoir revêtu la veste verte, en 1980.

afp/bao