"Les plus belles régates que j'ai jamais vues...": le mot est du milliardaire américain Larry Ellison, quelques heures après l'incroyable succès 9-8 de son catamaran Oracle le 25 septembre.
Une semaine plus tôt, les All Blacks de la voile menaient... 8-1 et personne n'aurait misé un dollar sur les chances des Américains de conserver l'aiguière d'argent remportée en 2010 face aux Suisses d'Alinghi.
Ces courses, dans l'une des plus belles baies de la planète, "ont changé le monde de la voile pour toujours", a ajouté avec raison Ellison.
Pari réussi pour Ellison
L'homme a osé dépoussiérer le plus vieux (1851) trophée sportif en abandonnant les poussifs monocoques d'antan pour des bateaux qui volent, des catamarans de 22m de long marchant à plus de 45 noeuds (près de 85 km/heure) perchés sur leurs foils.
Ellison, troisième fortune des Etats-Unis, détesté par nombre de ses compatriotes pour des méthodes de gestion jugées souvent brutales, a réussi son pari fou. Il y aura désormais un avant et un après San Francisco.
Un bateau de choc pour Oracle
Ce succès dans la plus prestigieuse épreuve de voile s'explique essentiellement par les améliorations apportées au bateau américain par une équipe d'architectes navals et d'ingénieurs mobilisés nuit et jour.
Et face à la formidable force de frappe d'Oracle - 130 personnes, un budget estimé entre 170 et 200 millions de dollars, soit plus du double de son adversaire -, le développement du bateau néo-zélandais a marqué le pas.
La réussite américaine tient aussi à la montée en puissance d'une "cellule arrière" composée du skipper australien Jimmy Spithill, de son compatriote Tom Slingsby et du quadruple médaillé d'or britannique Ben Ainslie.
afp/alt