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Le cyclisme cherche à exorciser ses démons

Après des années de mensonges, Armstrong a confessé ses péchés en 2013. [KEYSTONE - Maryse Alberti]
Après des années de mensonges, Armstrong a confessé ses péchés en 2013. - [KEYSTONE - Maryse Alberti]
Après les aveux de Lance Armstrong, qui a fini par confesser en 2013 avoir gagné ses sept Tours de France à coup d'EPO, de testostérone et de transfusions sanguines, le cyclisme cherche encore le moyen d'exorciser ses démons.

Un mois plus tôt, la scène paraissait totalement inconcevable tant le coureur américain avait pendant des années juré que jamais, au grand jamais, il n'avait eu recours au dopage.

Mais mi-janvier, l'ex-boss du peloton accepte de reconnaître son "gros mensonge" devant Oprah Winfrey, la grande prêtresse de la télé américaine. Suspendu à vie et rayé du palmarès de la Grande Boucle depuis octobre 2012, il n'est déjà plus le champion survivant du cancer.

En deux heures d'émission, les confessions ne sont guère fracassantes. Le Texan, pour qui se doper était aussi normal que de "gonfler ses pneus" ou "mettre de l'eau dans son bidon", ne verse pas dans les remords.

Cookson a succédé à McQuaid à la tête de l'UCI. [Jean-Christophe Bott]
Cookson a succédé à McQuaid à la tête de l'UCI. [Jean-Christophe Bott]

Les instances antidopage restent sur leur faim, d'autant qu'Armstrong refuse de répéter l'expérience sous serment devant l'Agence antidopage américaine (USADA) dirigée par Travis Tygart.

Cookson à l'UCI pour un renouveau

Ayant assuré qu'il serait "le premier à passer la porte d'un tribunal international dont le rôle serait d'aborder le cyclisme professionnel dans sa globalité", Armstrong applaudit en septembre l'élection de Brian Cookson à la tête de l'Union cycliste internationale (UCI).

Le Britannique a basé sa campagne sur la promesse de soumettre le cyclisme à un genre de commission Vérité et Réconciliation, avec la possibilité pour ceux qui viendraient témoigner de bénéficier d'une amnistie.

L'idée est aussi de faire la lumière sur le rôle joué par ses prédécesseurs Hein Verbruggen et Pat McQuaid, accusés par l'USADA d'avoir fermé les yeux sur les sombres méthodes d'Armstrong.

Vainqueur du Tour de France 1997, Ullrich est également passé aux aveux. [Patrick Sinkel]
Vainqueur du Tour de France 1997, Ullrich est également passé aux aveux. [Patrick Sinkel]

Mais l'US Postal, l'équipe de la star du peloton, n'avait pas le monopole du dopage. Dans la foulée de l'Américain, d'anciens rivaux comme Michael Rasmussen et Jan Ullrich se sont décidés à avouer aussi en 2013 qu'ils carburaient au dopage sanguin.

Des obstacles juridiques

Les aveux s'égrainent mais le grand déballage a beaucoup de mal à voir le jour. Car la mise en place d'une telle commission se heurte à plusieurs obstacles juridiques.

L'agence mondiale antidopage (AMA) a déjà prévenu que le processus devrait s'inscrire dans le respect des principes du Code mondial antidopage. Or celui-ci prévoit seulement la possibilité d'une réduction de peine, mais pas d'amnistie en cas d'aveux.

Aussi, quelles garanties peuvent être offertes aux coureurs pour les inciter à soulager leur conscience?

afp/adav

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