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La presse suisse crie haro sur Sepp Blatter

Le départ à venir de Sepp Blatter est au coeur de toute l'attention médiatique mercredi. [Ennio Leanza]
Le départ à venir de Sepp Blatter est au coeur de toute l'attention médiatique mercredi. - [Ennio Leanza]
La démission cataclysmique de Sepp Blatter fait la Une de l'ensemble de la presse. Le monde des médias jette un regard sans concession sur la fin d'une ère à la FIFA.

"18h44, la chute de l'Empereur", titre Le Matin en préambule du récit d'une journée "où tout a basculé". Tout a commencé par la bombe lâchée mardi par le New York Times. "Le journal américain laissait entendre que le Français Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA, était au centre d’une opération de corruption à hauteur de 10 millions". Le scandale de trop sans doute. Quatre jours après sa réélection, le Haut-Valaisan de 79 ans annonce qu'il va rendre son mandat. De nouvelles élections seront organisées entre décembre 2015 et mars 2016.

"Le prendre au mot"

"Certes, le Haut-Valaisan n’avait pas (encore?) à répondre personnellement d’une accusation pénale. Mais il cristallisait toutes les tares d’un système qui s’était développé durant les dix-sept ans de son règne", commente le quotidien vitaminé dans son édito.

L'Express/L'Impartial n'y va pas non plus de main morte: "Vendredi dernier, après sa victoire, il déclarait sur le plateau de la RTS: 'Démissionner, ça voudrait dire que je suis fautif!' On peut aujourd'hui le prendre au mot."

L'étau qui se resserre

"Achats de voix, pots-de-vin, dessous de-table, arrangements entre amis ont durablement terni l’image d’une fédération qui n’a pas su gérer son nouveau statut de superpuissance financière", estime encore Le Journal du Jura.

"Sepp Blatter a dû sentir que l’étau se resserrait autour de lui", avance Le Nouvelliste. "Que la justice américaine, et peut-être suisse, ne le lâcherait plus d’un crampon. Qui sait, d’ailleurs, si ce retrait n’a pas été négocié en coulisses?"

Dans le viseur du FBI

Le dirigeant "est dans le viseur du FBI, selon les médias américains", annonce le Tages-Anzeiger."Les enquêteurs attendent que les fonctionnaires arrêtés à Zurich coopèrent avec eux".

"Si Blatter aime autant le foot qu'il le clame encore et toujours, il n'a qu'une chose à faire: chercher consciencieusement son successeur dès maintenant", gronde le Blick dans son éditorial pour le moins engagé.

"Au bon moment"

La Berner Zeitung se montre moins virulente et essaie d'entrevoir les desseins du tacticien. "Aussi surprenant que cela puisse paraître, la démission de Blatter vient au bon moment. Jusqu'à son départ effectif, Blatter pourra accélérer l'évolution vers une organisation plus transparente".

Son successeur? Les spéculations vont bon train. Outre le Prince Ali, candidat déjà déclaré, la NZZ voit bien Michel Platini et le Cheikh koweïtien Ahmad al-Fahad al-Sabah se profiler.

Ludovic Perruchoud

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