De retour en Suisse au terme de sa troisième saison en NBA,
Thabo Sefolosha tenait une conférence de presse jeudi dans un grand
hôtel veveysan. Le Vaudois se réjouit déjà de retrouver ses
équipiers du Thunder d'Oklahoma City. «Mon but numéro un de
l'été est d'être en forme à la reprise avec mon club»,
lâche-t-il.
Que du positif à Oklahoma City
Sefolosha est revenu sur une saison 2008/2009 «longue et
mouvementée», dans laquelle il a été échangé par Chicago
contre un premier choix de draft juste avant la «trade line» (le 19
février). «Mon transfert était inattendu même si j'avais parlé
avec mon agent, mais c'était une très bonne nouvelle. Je me suis
retrouvé dans une équipe formée de jeunes joueurs, que je
connaissais pour la plupart, avec un excellent coach (réd:
Scott Brooks) qui croyait en moi et une très bonne
ambiance», déclare le Vaudois, qui est arrivé en Suisse ce
mardi après un bref passage à Chicago où il est allé assister à un
match de playoff de son ancienne équipe.
«Et le manager général me connaissait pour m'avoir vu à
l'oeuvre à Chalon-sur-Saône et Biella alors qu'il travaillait pour
San Antonio. Cela fait plaisir d'arriver dans un club qui sait ce
que tu peux apporter», souligne l'ailier de 2m01, qui sait
pertinemment qu'il fait partie du cinq de base d'une des équipes
les plus prometteuses de la NBA avec notamment les ailiers Kevin
Durant (21 ans/2e choix de la draft 2007) et Jeff Green (22 ans/5e
choix la même année) ainsi que le remuant meneur Russell Westbrook
(20 ans/4e choix en 2008).
"Besoin d'un pivot"
«Nous avons surtout besoin d'un pivot aux qualités de
rebondeur. Le club aura un top-10 dans la prochaine draft, et a
également des moyens financier suffisants pour engager l'un ou
l'autre agent libre», précise Sefolosha, dont le rôle sera le
même qu'en fin de saison dernière. «Je devrai encore apporter
mon énergie et mes qualités défensives, et vais travailler
essentiellement mon shoot et mes appuis», note le Vaudois, pas
frustré de tenir un rôle défensif (8,5 points de moyenne en 23
matches avec le Thunder). «Je ne suis pas jaloux d'un joueur
qui marque 25 points. Je fais ce que j'ai appris: ne rien lâcher,
et défendre dur», estime Sefolosha, dont le temps de jeu est
passé de 17,1 à 31,1 minutes par match depuis son transfert.
"Jamais entendu parler de cette ville"
S'il a rapidement su à quoi s'en tenir sur le plan sportif,
Thabo Sefolosha concède avoir dû faire des recherches pour savoir
où il allait devoir poser ses bagages: «J'ai dû localiser
Oklahoma City, en utilisant Google ! Je n'avais jamais entendu
parler de cette ville», avoue le Vaudois, pour qui le hasard a
bien fait les choses. «J'étais assez content de quitter
Chicago, où mon temps de jeu était insuffisant. L'hiver y était en
outre de plus en plus long, et cela m'a fait du bien de retrouver
plus de soleil. Je me sens bien en Oklahoma»,
explique-t-il.
Sefolosha n'a par ailleurs pas le moindre pincement au coeur
lorsqu'il voit les performances de Chicago face au tenant du titre
Boston en playoff (réd: Boston mène 3-2): «Les play-off font
envie à tout joueur de NBA. Mais cela ne me suffirait pas d'y
assister en spectateur depuis le banc. Je préfère avoir du temps de
jeu ailleurs. Je n'ai pas su me faire une place à Chicago, où la
concurrence était trop rude à mon poste», glisse
l'international suisse, qui essaiera de ne pas penser à l'éventuel
renouvellement de son contrat (3 millions de francs brut en
2009/2010) en fin de saison prochaine.
"Le public est l'un des meilleurs de la Ligue"
Les responsabilités, bien plus grandes en Oklahoma qu'à Chicago,
ne sont-elles pas trop lourdes ? «Non. Je voulais du temps de
jeu. Qui dit temps de jeu dit responsabilités. C'est ce que
j'appelle une bonne pression, car c'est un plaisir de jouer»,
explique Sefolosha, qui peine plus à garder l'anonymat dans sa
nouvelle ville. «Ici, il n'y a pas d'équipe majeure de
baseball, ni de hockey sur glace. Nous sommes l'attraction. Et le
public est l'un des meilleurs de la Ligue.»
si/mor
La famille s'agrandit
L'ancien joueur de Riviera, qui fêtera ses 25 ans samedi, repartira en Oklahoma au début du mois de septembre après un été bien rempli: préparation individuelle de deux fois dix jours, 3e Camp Thabo (du 13 au 25 juillet à Blonay) et équipe de Suisse, qu'il retrouvera en août pour quatre matches capitaux. «Je vais prendre une semaine de vacances ici ou là, mais je serais incapable de m'arrêter trop longtemps», poursuit-il.
Le programme est simple pour sa préparation individuelle: «Musculature le matin, puis séance d'une heure à une heure et demi avec un coach l'après-midi. Le tout du lundi au vendredi, avec le week-end de congé !», lance-t-il. Sefolosha doit qui plus est trouver un pied-à-terre définitif, lui qui logeait à l'hôtel depuis son transfert. Cela avec un membre supplémentaire dans sa petite famille: sa future épouse attend en effet la naissance d'une deuxième fille dans les prochaines semaines.
Quatre matches pour se qualifier
Thabo Sefolosha disputera donc les quatre derniers matches de la Suisse dans le cadre du groupe B de la Division B du championnat d'Europe. Le Vaudois, absent de la première phase de cette poule en 2008, n'a pas joué sous le maillot de l'équipe nationale depuis le 11 septembre 2007 en Grande-Bretagne (21 points, pour une défaite 74-41).
Ces quatre rencontres sont prévues au mois d'août: le 15 en Albanie, le 19 à Neuchâtel face à Chypre, le 22 en Biélorussie et le 26 face à la Roumanie, toujours à Neuchâtel. Ce dernier duel pourrait s'avérer décisif: si la Biélorussie semble intouchable (4 matches / 8 points), Roumains et Suisses comptent toutes deux deux succès et deux défaites.
"Le challenge sera difficile, mais il me tient à coeur. Il est très motivant de pouvoir viser la promotion en Division A. J'ai confiance en notre équipe nationale, et j'ai beaucoup de plaisir à évoluer en son sein", lâche l'ailier du Thunder d'Oklahoma City.
Seule la première place offre un accès direct aux barrages, alors qu'un seul des quatre meilleurs deuxièmes de groupe disputera ces playoff. "Les Biélorusses semblent très forts, mais la Roumanie, Chypre et l'Albanie devraient être à notre portée", note-t-il.