Mark Streit (31 ans), toutes proportions gardées, est au hockey
suisse ce que Federer est au tennis de notre pays. Un athlète qui
contribue énormément, grâce à ses prestations, à placer l'Helvétie
sur la carte mondiale du puck. Et dont le talent est rétribué à
hauteur de 4,1 millions de dollars annuels. Grâce au défenseur des
New York Islanders, certains clubs de NHL commencent à voir les
Suisses d'un autre œil, alors que l'étiquette de joueurs peu
enclins à quitter le confort de leur pays leur a longtemps collé à
la peau. Le Bernois était à Ittigen (BE), lors d'une conférence de
presse présentant un jeu vidéo dont il fait la couverture.
Vous sortez d'une saison difficile avec les New York
Islanders, qui ont fini derniers de la saison régulière en
NHL.
MARK STREIT: Je suis content de ma saison sur un
plan personnel. Par contre, au niveau de l'équipe, cela n'a pas été
facile à vivre. Il y avait de quoi être déçu. Mais il faut dire que
nous avons souffert de l'absence de nombreux blessés.
"Le All-Star Game? Je ne m'y attendais pas"
Vos exploits personnels (56 points, dont 16 buts) vous ont
tout de même valu de participer au All-Star Game en
janvier.
MARK STREIT: J'y ai vécu des moments
inoubliables, c'était le meilleur moment pour moi en 2009/2010. Je
ne m'attendais pas du tout à être sélectionné au début de la
saison. Puis j'ai connu des bons matches, et j'ai réussi à élever
mon niveau en crescendo. Je suis moi-même étonné d'avoir réussi à
m'établir parmi les meilleurs défenseurs du monde. C'est une belle
performance.
Il y a tout de même une lueur d'espoir pour le futur des
«Isles», non?
MARK STREIT: Oui. Avec John Tavares (ndlr: no1 de
la draft 2009), nous avons repêché un joueur sensationnel. Il est
bon devant le but, c'est ce qu'il nous manquait. Je me réjouis déjà
de la saison prochaine. Avec tous ces jeunes qui ont du potentiel
dans notre effectif, nous sommes un club en devenir.
De combien d'années les Islanders auront-ils besoin pour
devenir une équipe avec laquelle il faudra compter pour la Coupe
Stanley?
MARK STREIT: Difficile à dire. Premièrement,
notre but est d'engranger plus de victoires, afin de prendre part
aux playoff en 2010. C'est de cette manière que nous gagnerons de
l'expérience.
Votre idole de jeunesse est Chris Chelios (47 ans), le
défenseur des Detroit Red Wings. Avez-vous déjà eu la chance de
l'affronter?
MARK STREIT: Oui, à deux reprises en tout cas,
quand j'évoluais encore à Montréal. Cela a été spécial de jouer
contre lui, de le voir en chair et en os, puisque je l'ai admiré
durant mon enfance. Mais je ne lui ai pas dit ce qu'il représentait
pour moi.
"J'ai eu de la peine à digérer le Mondial"
Comment avez-vous digéré la piètre
prestation de la Nati lors de «son» Mondial 2009?
MARK STREIT:
Après notre élimination dans «notre»
tournoi, qui plus est dans «ma» ville, je me suis senti très
frustré. Il m'a fallu une semaine pour encaisser le coup. Cela a
été vraiment dur à accepter de ne pas avoir atteint les quarts de
finale. La vie doit continuer malgré tout...
Ralph Krueger sera encore en poste aux Jeux olympiques de
Vancouver 2010. Les dirigeants suisses ont-ils pris la bonne
mesure?
MARK STREIT:
Cette décision n'était pas de mon
ressort. Je me concentre sur mes performances sur la glace. De
toute façon, aucun joueur ne va aux JO pour faire plaisir à
l'entraîneur ou non. Nous y allons pour gagner, point.
Quel sera l'objectif de la Suisse?
MARK STREIT:
Après le dernier Mondial, je peux
vous assurer qu'aucun joueur n'était content. Tous sont motivés
pour atteindre les quarts de finale à Vancouver. Je me réjouis d'y
être, mais si nous avions bien joué en 2006, cette fois, personne
ne nous sous-estimera. Et nous serons dans le même groupe que les
Etats-Unis et le Canada, dans une ville où le hockey est le sport
numéro un. Ce ne sera pas évident!
Propos recueillis à Ittigen par Michaël Taillard
Un champion suisse virtuel
Bonne nouvelle pour les amateurs suisses de hockey et de jeu vidéo. La nouvelle version du jeu vidéo d'EA Sports, «NHL 10», qui sortira en septembre et dont Mark Streit fait la couverture en Suisse pour la 3e année de rang, comprendra le championnat suisse de LNA pour la toute première fois.
Par ailleurs, la Ligue nationale a annoncé la mise sur pied d'un championnat suisse virtuel, auxquels participeront tous les clubs de LN, représentés par 5 à 8 joueurs plus un coach. Ils s'affronteront sur ce jeu vidéo lors de 5 journées disputées à 5 endroits différents durant la saison. Les playoff virtuels auront ensuite lieu le 27 mars à Berne.
CA FUME POUR DINO WIESER
Le Davosien Dino Wieser a été suspendu cinq mois par la chambre disciplinaire de Swiss Olympic pour consommation de cannabis. L'attaquant manquera les 11 premiers matches de la saison 2009/2010 des champions en titre en raison de cette suspension, qui a pris effet le 9 mai.
Dino Wieser, qui avait été contrôlé positif le 7 avril, risque une retenue sur salaire et une amende selon le président davosien Tarzisius Caviezel. Il est le troisième Grison contrôlé positif au cannabis, après Jan von Arx et Peter Guggisberg.
Brady Murray reste à Lugano
Brady Murray (24 ans, 45 points en 43 matches en 08/09) reste à Lugano. L'attaquant américain à licence suisse, sous contrat jusqu'en 2012, n'a pas fait jouer sa clause de départ en NHL.
Budget record pour Fribourg
Fribourg Gottéron a terminé son championnat 2008/2009 avec un bénéfice de 4628 francs et ce, malgré les nombreuses embauches de joueurs étrangers en cours de saison. Le club de Saint-Léonard a prévu un budget de 11 millions de francs pour la prochaine saison, soit le plus élevé de l'histoire du club.
Bodemann reste à Langenthal
Langenthal a prolongé le contrat de son attaquant Yanick Bodemann (24 ans). L'ancien joueur de Lausanne a inscrit 14 points en 31 matches en 08/09.
si/tai