Thabo Sefolosha s'éclate à Oklahoma City depuis le début de la
saison. Avec neuf victoires pour seulement huit défaites, le
Thunder surprend les observateurs et les plus optimistes commencent
même à parler de playoff. "C'est trop tôt pour s'enflammer", coupe
le Vaudois.
Lors de la saison 2008/2009 - la première de l'ancienne franchise
de Seattle dans la ville d'Oklahoma -, le Thunder a dû patienter
jusqu'au 21 janvier pour totaliser les neuf succès déjà engrangés.
Une progression fulgurante pour une équipe appelée à tutoyer les
sommets avec un contingent très jeune, mais extrêmement talentueux.
Le Vaudois se confie.
SPORTINFORMATION: - Thabo Sefolosha,
êtes-vous surpris par un tel début de saison?
THABO SEFOLOSHA: Pas vraiment. Nous savions que
ce serait possible de faire un bon début de championnat et nous
avons même laissé passer quelques opportunités lors de matches à
l'extérieur. Même si nous sommes conscients de nos qualités, c'est
évident que la progression est immense. Si nous gardons cette
intensité, principalement en défense, cela devrait bien se passer
pour nous.
Tomber dans la
suffisance serait vraiment mauvais
Thabo
Sefolosha
- Inévitablement, le mot
"playoff" doit commencer à faire son apparition dans le
vestiaire.
THABO SEFOLOSHA:
Il reste une soixantaine de
matches dans cette saison et énormément de choses peuvent encore se
passer. Nous essayons de ne pas penser aussi loin et si nous
continuons de jouer sans nous poser de question, nous pouvons faire
quelque chose de bien. Pour ce faire, nous devrons continuer de
faire un bon travail à la maison en jouant physique pour maximiser
nos chances. Une chose est sûre, personne ne se tape sur l'épaule
en disant: "c'est énorme ce que nous faisons". Tomber dans la
suffisance serait vraiment mauvais.
- D'un point de vue plus personnel, comment cela se passe-t-il
?
THABO SEFOLOSHA:
Bien, très bien même. Je suis en
confiance et le coach semble apprécier mon travail. Alors pour
l'instant je suis extrêmement satisfait. Lors de la dernière draft,
l'équipe a embauché James Harden, qui joue au même poste que moi
mais pour l'heure tout se passe bien et nous avons tout deux un
rôle bien défini.
- Vous semblez en délicatesse avec votre adresse aux tirs
(40,2% de réussite). Cela vous inquiète-t-il ?
THABO SEFOLOSHA:
Vraiment pas. J'ai fait un gros
travail durant l'été sur cet aspect de mon jeu et il me faut
peut-être un peu de temps pour m'adapter. N'étant pas un joueur qui
prend 15 ou 20 shoots par match, les statistiques vont rapidement
vers le bas en cas de mauvaise période, mais cela peut également
remonter très vite.
- A votre arrivée aux Etats-Unis, vous étiez considéré comme
un ailier capable de monter le ballon, comme vous le faites en
équipe de Suisse. Pour l'heure, on ne vous confie pas ce
rôle.
THABO SEFOLOSHA:
J'ai justement eu une discussion
à ce propos avec le coach récemment. Ce n'est effectivement pas
encore arrivé pour l'instant, mais il m'a demandé si cela pouvait
m'intéresser et peut-être qu'à l'avenir j'aurai un peu plus le
ballon dans les mains.
si/dbu
Le défenseur qui fait parler de lui
Infatigable travailleur de l'ombre, Thabo Sefolosha semble doucement être reconnu à plus large échelle pour ses qualités défensives. S'il n'affole pas les compteurs chaque soir, le Vaudois se charge match après match de défendre sur le meilleur joueur adverse et fait même son apparition dans la discussion pour le prix du "Joueur Défensif de l'Année".
"C'est un honneur de voir son nom mentionné pour cette récompense même si cela ne m'obsède pas, remarque l'ancien joueur des Bulls de Chicago. C'est une preuve que mon travail est reconnu". Soir après soir, il doit s'occuper du gros scoreur adverse, que ce soit Kevin Martin (Sacramento Kings), Kobe Bryant (Los Angeles Lakers) voire même Deron Williams (Utah Jazz), meneur de jeu de son état.
Passé de première option offensive avec l'équipe de Suisse à "role player" en NBA, le Vaudois n'a tout de même pas trop peiné à s'adapter. "Je ne joue pas pour être la star de mon équipe, coupe-t il. J'ai déjà la chance de jouer dans une ligue qui rassemble une bonne partie des meilleurs joueurs du monde, alors je ne fais pas une fixation sur mon statut au sein de l'équipe".
Présent durant plus de 32 minutes par match sur le parquet, Thabo Sefolosha ne ressent pour l'heure aucun signe de fatigue. "Je n'ai pas eu de gros pépin physique depuis mon retour et la succession des matches n'est pour l'heure pas trop difficile à gérer".
Un nouveau contrat qui le rend plus serein
Après trois saisons sans rôle défini, il peut désormais se concentrer pleinement sur ses tâches sans avoir à se bagarrer pour jouer. Preuve de la confiance de ses dirigeants à Oklahoma City, il a récemment signé un contrat de quatre ans avec le Thunder. "Cela me permet d'être plus serein et de me rendre compte que je suis un membre à part entière de l'avenir de cette équipe", se réjouit-il.
Malgré cette signature, le fer de lance de l'équipe de Suisse ne sait pas encore s'il sera à disposition de Sébastien Roduit lors de la campagne européenne, l'été prochain. "Ce n'est pas possible de le dire pour l'instant mais une chose est sûre, cela sera plus facile à envisager avec un avenir clarifié comme c'est désormais le cas". Sans ce contrat en poche, la présence de l'ailier aurait été totalement impossible au vu du risque de blessure qu'impliquent ces rencontres.