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Les Los Angeles Lakers et le Miami Heat seront-ils les terreurs annoncées?

LeBron James a rejoint Miami pour jouer la gagne.
LeBron James a rejoint Miami pour jouer la gagne.
Le Championnat de NBA, enlevé par les Los Angeles Lakers ces deux dernières saisons, reprend ses droits mardi en Amérique du Nord. Le Miami Heat, qui a connu une campagne de transferts choc avec l'arrivée de LeBron James, a de grosses ambitions.

Deux équipes se détachent parmi les grosses cylindrées de la saison 2010/2011 de NBA, qui débute mardi soir. Doubles tenants du titre, les Los Angeles Lakers partent favoris dans une Conférence Ouest, où Oklahoma City et Thabo Sefolosha viseront une place en playoff. Miami fait figure d'épouvantail à l'Est.

Titré en 2006 mais retombé ensuite dans les profondeurs du classement, Miami a peut-être réussi la plus imposante campagne de transferts de l'histoire. Le "MVP" de la finale 2006 Dwyane Wade sera tout simplement épaulé par la superstar LeBron James, meilleur joueur des deux dernières saisons, et par Chris Bosh.

Le Heat sera-t-il l'équipe à battre? "Pas pour nous, car il ne figure pas dans notre Conférence", s'amuse Thabo Sefolosha, qui disputera sa cinquième saison en NBA. "Mais tout le monde est impatient de voir cette équipe à l'oeuvre. Nous l'avons affrontée en présaison (succès de Miami 103-96), et elle est impressionnante. Il y aura d'ailleurs certainement un supplément de motivation lorsque nous l'accueillerons (le 30 janvier). Tout le monde voudra être au sommet de son art, et le public sera chaud."

Boston et Orlando ambitieux

Avec un tel contingent, tout autre résultat qu'une accession à la finale du championnat constituerait une énorme déception pour les dirigeants de Miami, comme pour LeBron James, qui a quitté Cleveland pour jouer enfin la gagne. Mais rien ne dit que la mayonnaise prendra au sein de cette véritable "Dream Team". Et tant Boston - qui accueillera Miami mardi soir déjà - qu'Orlando affichent de légitimes ambitions avant cette saison.

Shaquille O'Neal rejoint l'équipe la plus titrée de NBA, les Boston Celtics.
Shaquille O'Neal rejoint l'équipe la plus titrée de NBA, les Boston Celtics.

Finalistes malheureux en 2010, les Boston Celtics s'appuyent sur un effectif tout autant imposant avec un quatuor majeur inchangé (Ray Allen, Paul Pierce, Kevin Garnett et Rajon Rondo) et un renfort de poids (Shaquille O'Neal).

Le Magic d'Orlando mise également sur la continuité, avec Dwight Howard (meilleur défenseur des deux dernières saisons) en fer de lance. "Ce sera très ouvert à l'Est derrière ces trois équipes", souligne Thabo Sefolosha, dont l'ancienne équipe, les Chicago Bulls, pourrait jouer les trouble-fête grâce à l'arrivée de Carlos Boozer.

Toujours emmenés par Kobe Bryant, Pau Gasol et Lamar Odom, les Los Angeles Lakers devraient connaître une saison régulière plus tranquille que les favoris de la Conférence Est. Dallas affiche un contingent vieillissant, et il est difficile d'imaginer que Dirk Nowitzki et les Mavericks parviennent enfin à briller en playoff.

Les années qui passent ne parlent pas non plus en faveur des San Antonio Spurs, alors que le public de Portland doit prier pour que le grand espoir Greg Oden soit enfin épargné par les blessures.

L'hommage de "Sports Illustrated"

Kevin Durant (en blanc) guidera-t-il Oklahoma vers les sommets?
Kevin Durant (en blanc) guidera-t-il Oklahoma vers les sommets?

Dans ce contexte, bon nombre d'observateurs placent Oklahoma City sur le podium final de la Conférence Ouest. Le célèbre magazine "Sports Illustrated" a même consacré la Une de son supplément sur la saison de NBA au Thunder. "Tout sera possible derrière les Lakers", explique simplement Thabo Sefolosha, qui figure d'ailleurs sur la couverture du magazine en compagnie de ses équipiers Kevin Durant et Nenad Krstic.

Vainqueur de 50 matches en saison régulière et battu 4-2 au 1er tour par les Lakers ce printemps pour sa première apparition en playoff, le Thunder est armé pour faire encore mieux. Il a étoffé un effectif déjà très compétitif en engageant notamment un "rookie" prometteur au poste de pivot, Cole Aldrich.

La franchise de l'Oklahoma - qui entamera sa saison mercredi à domicile face à Chicago - est la seule équipe comptant deux champions du monde dans ses rangs, le meilleur marqueur de la dernière saison Kevin Durant et le meneur Russell Westbrook. "Ils sont fiers d'avoir prouvé leur valeur sur la scène internationale, et sont plus confiants que jamais", conclut Thabo Sefolosha, qui sera à nouveau le principal atout défensif du Thunder.

NBA, la 1ère journée (26 octobre)

Boston Celtics - Miami Heat

Los Angeles Lakers - Houston Rockets

Portland Trail Blazers - Phoenix Suns

Les derniers vainqueurs

2010: Los Angeles Lakers

2009: Los Angeles Lakers

2008: Boston Celtics

2007: San Antonio Spurs

2006: Miami Heat

2005: San Antonio Spurs

2004: Detroit Pistons

2003: San Antonio Spurs

2002: Los Angeles Lakers

2001: Los Angeles Lakers

agences/dbu

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Le Miami Heat, franchise la plus détestée de NBA

Le Miami Heat est sûrement devenue la franchise la plus détestée de NBA, du moins ailleurs que dans le sud de la Floride, en assemblant cet été un effectif de rêve et en affichant une ambition en trois dimensions, avec LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh. Le Heat a attiré les trois principaux agents libres de l'été en quelques jours.

Dès que Wade, champion avec Miami en 2006 et jusqu'alors seul "franchise player" de l'équipe, a resigné un contrat, Chris Bosh a annoncé son arrivée et LeBron James a débarqué, à la grande fureur des fans des Cleveland Cavaliers, abandonnés à leur triste sort d'habitants d'une ville industrielle sans charme où aucune équipe professionnelle n'a été sacrée championne depuis 1964.

Le "King" a été incendié tout l'été à cause des formes mises pour annoncer son choix: une émission d'une heure sur la chaîne ESPN baptisée pompeusement "The Decision" et cette phrase lancée avec un brin de fatuité: "Cet automne, mon talent s'exprimera à South Beach avec les Miami Heat." La chose a été une catastrophe en terme de communication. Les critiques et les mots durs ont plu sur le "Chosen One" (l'Elu), plus sur la forme que sur le fond d'ailleurs.

James s'en souviendra. "Ne croyez pas une seconde que j'ai oublié tous ceux qui m'ont dénigré cet été. Et je dis bien tout le monde !", a-t-il tweeté. Ce à quoi l'All-Star Charles Barkley a répondu: "Il peut mettre mon nom sur la liste, je trouve que son émission était une connerie".

Mais le choix sportif est cohérent. Les membres du "Very Big Three" sont amis, arrivés en NBA en 2003, tous dans les cinq premiers de la draft, et ont gagné une médaillé d'or olympique à Pékin en 2008 avec les Etats-Unis. Ils ont en plus chacun sacrifié plusieurs millions de dollars pour s'offrir une bague. "La seule raison pour laquelle C-Bosh, D-Wade et moi nous sommes unis, c'est pour devenir champion", a souligné James.

"Gentils et méchants"

Et Miami a fait en sorte que ses joyaux soient bien entourés, avec notamment des shooteurs extérieurs de pointe, comme Mike Miller (absent jusqu'en janvier sur blessure) ou Eddie House, et du renfort à l'intérieur avec le Lituanien Zydrunas Ilgauskas ou le vétéran Juwan Howard. Le jeune Mario Chalmers est toujours prometteur à la mène et le fiable Udonis Haslem a été recruté pour solidifier le banc. Michael Beasley, doué mais source de problèmes, est parti.

Mais le Heat ne s'est pas fait que des amis au passage et sera attendu au tournant tous les soirs, à commencer par mardi à Boston. Le retour de James à Cleveland le 2 décembre ou le match chez les Lakers, champions en titre, le 25 décembre, font autant saliver les fans de basket que les télés américaines.

Selon le "Los Angeles Times", Lakers-Heat affiche complet et des places en bord de terrain peuvent être achetées 20'000 dollars sur des sites de revente. Pour certains, ce sont désormais les Miami Devils (diables).

Le patron de la NBA David Stern a joué l'apaisement en expliquant qu'il ne fallait pas voir "des gentils et des méchants" mais apprécier "certains des plus grands joueurs de basket-ball de l'histoire". Mais les superlatifs marchent dans les deux sens et certains observateurs voient Miami aller très haut. Trop ?

Selon l'ancien coach devenu commentateur Jeff Van Gundy, "les Heat vont battre le record de victoires en une saison (72, par le Chicago de Michael Jordan), ils sont une bonne chance de battre le record de 33 victoires consécutives des Lakers (en 1971-72) et ils ne perdront jamais deux fois de suite cette saison". Rien que ça.