Les représentants des joueurs ont rejeté la dernière proposition de la NBA pour sortir du lock-out. Cette décision qui met fin à tout espoir de voir le Championnat débuter en décembre et met en péril la saison dans son ensemble. "Les joueurs sentent qu'ils ne sont pas prêts à accepter un quelconque ultimatum", a déclaré le président du syndicat Billy Hunter, s'insurgeant contre une offre "extrêmement injuste".
Le syndicat a en outre décidé de modifier sa structure juridique, afin d'intenter à titre collectif un procès à la NBA pour abus de position dominante, sur la base de la loi anti-trust. Le patron de la NBA, David Stern, s'est dit attristé et "terriblement déçu", tout en reconnaissant être inquiet pour le reste de la saison, selon USA Today.
Le conflit dure depuis le 1er juillet, date de fin de validité du précédent CBA. "Franchement, je dirais que c'est une décision irresponsable aussi tardivement dans la saison", a déclaré M. Stern. "Billy Hunter a choisi de mettre la saison en danger et de priver les membres de son syndicat d'une énorme rémunération".
"C'est la meilleure décision pour les joueurs", a répliqué Derek Fisher, le président du syndicat, refusant un accord à court terme et se disant déterminé à obtenir le meilleur accord possible pour "les joueurs qui viendront dans cette Ligue dans la décennie à venir et au-delà".
Fisher, lui-même joueur des Los Angeles Lakers, s'est présenté lors d'une conférence de presse entouré de dizaines de joueurs, dont les stars Kobe Bryant et Carmelo Anthony, et a affirmé que la décision avait été unanime.
Toute la saison en danger
Si la saison devait être annulée dans son intégralité, cela signifierait que les joueurs NBA évoluant actuellement en Europe, comme Thabo Sefolosha en Turquie ou Tony Parker et Nicolas Batum en France, y resteraient et que d'autres grands noms de la Ligue américaine les rejoindraient.
Les trente représentants des joueurs, un par franchise NBA, étaient réunis lundi à New York à l'initiative de leur syndicat pour étudier la dernière proposition de la NBA, qui leur avait été transmise vendredi. S'ils l'avaient acceptée, une saison limitée à 72 matches par équipe au lieu de 82 aurait pu débuter à partir du 15 décembre. Cette perspective est désormais caduque, et c'est l'ensemble de la saison qui est en danger.
Seul le premier mois de compétition (221 matches au total) a pour l'instant été annulé à cause de ce conflit financier qui porte principalement sur les modalités de plafonnement de la masse salariale des clubs (salary cap) et le partage des quelque quatre milliards de dollars de revenus annuels.
La dernière proposition de la NBA incluait apparemment un partage à 50-50 de ces revenus ainsi que quelques concessions mineures sur la structure du salary cap. C'est la deuxième fois qu'un conflit du travail empêche la tenue d'une saison pleine en NBA. En 1998-1999, la saison régulière avait été réduite à 50 matches par équipe et n'avait commencé qu'en février 1999.
Le lock-out signifie que le marché des transferts est bloqué, que les joueurs ne sont plus payés, ne peuvent plus accéder aux installations des clubs, ni avoir des contacts avec les dirigeants.
afp/ag
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