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Jeremy Lin, l'abonné du banc devenu une star

Lin [Bill Kostroun]
Lin est désormais celui auquel les Knicks confient le ballon dans les dernières secondes d'un match. - [Bill Kostroun]
Américain d'origine taïwanaise, Jeremy Lin est en train de devenir la dernière histoire extraordinaire de la NBA. A 23 ans, le meneur de jeu des New York Knicks est devenu en l'espace de dix jours une star, alors qu'il fréquentait surtout le banc de touche auparavant.

Mardi, Jeremy Lin a écrit un nouveau chapitre de sa légende naissante, en portant les Knicks à une victoire 90-87 sur le parquet des Toronto Raptors grâce à un panier à trois points plein de sang-froid à une demi-seconde de la sirène. Il a inscrit les six derniers points de son équipe et a une nouvelle fois terminé meilleur marqueur du match avec 27 points, le tout agrémenté de 11 passes décisives.

De Harvard au banc des Knicks

Dans un basket américain où le hasard a peu sa place, le parcours de Jeremy Lin est parfaitement atypique. L'étudiant de Harvard, l'université prestigieuse de Boston davantage connue pour "sortir" des présidents des Etats-Unis

L'Américano-Taïwanais au mental de fer a su saisir sa chance. [KEYSTONE - Frank Gunn]
L'Américano-Taïwanais au mental de fer a su saisir sa chance. [KEYSTONE - Frank Gunn]

que des grands noms du basket, n'est pas issu de la draft et a essuyé plusieurs échecs avant d'arriver au sommet.

Récusé successivement par les Dallas Mavericks (les champions en titre), les Golden State Warriors de San Francisco et les Houston Rockets, le jeune homme a fini par s'asseoir tout au bout du banc des Knicks en décembre dernier. Début février, deux des stars de l'équipe, Carmelo Anthony et Amare Stoudemire, se blessent et Lin est lancé dans le grand bain.

Mental énorme

Depuis lors, il enchaîne les excellents matches et les Knicks, auteurs d'un début de saison décevant, se remettent à gagner. Pour le coach des Knicks, Mike D'Antoni, Jeremy Lin est promis à un avenir hors normes. "C'est un gamin dur au mal, mais ça on ne le sait que lorsqu'on le met sur le parquet. C'est un dur, avec un mental énorme."

Premier joueur d'origine taïwanaise à évoluer en NBA, Lin incarne idéalement la "success story" à l'américaine, celle du garçon boudé par les experts et qui s'impose à force de travail et de ténacité. "Dans la vie, il faut avoir de la chance. Il a l'a eue et a su la saisir. Il y a beaucoup de joueurs de NBA qui en sont incapables", estime D'Antoni. "C'est une histoire extraordinaire, il faut savoir l'apprécier et elle a des chances de durer", prédit-il.

agences/lper

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Le successeur de Yao Ming

En Asie, la "Linmania" s'est répandue aussi vite qu'aux USA. Les agences de marketing se frottent les mains et voient dans Lin le successeur de Yao Ming, le géant chinois (2m29) qui a pris en 2011 sa retraite sportive. A New York, l'idôlatrie confine à l'hystérie. Les maillots des Knicks floqués du no 17 s'arrachent et Madison Square Garden Co, propriétaire de l'équipe, a vu son titre atteindre des hauteurs vertigineuses en Bourse. Selon les spécialistes, Lin a le potentiel pour devenir l'un des athlètes les plus marquants de l'histoire du sport en Amérique.

"C'est Tiger Woods avant le scandale. Je pense qu'il a tout pour lui. S'il peut continuer à briller en match, ses possibilités en dehors du parquet sont sans limite", juge Ronn Torossian, directeur général de 5W Public Relations, qui évoque aussi David Beckham et Michael Jordan. "Mais il doit avant tout être un vainqueur. Si c'est le cas, je peux vous dire qu'on n'a jamais vu un phénomène pareil".

Obama "très impressionné"

Barack Obama, un grand amateur de basket, est "très impressionné" par le meneur des New York Knicks Jeremy Lin, un Américain d'origine taïwanaise passé en dix jours de l'anonymat au statut de star de la NBA, a affirmé mercredi le porte-parole du président des Etats-Unis.

"C'est une très belle histoire, et oui, il (M. Obama) est très impressionné, et tout à fait au courant" des derniers exploits de Lin, un ancien remplaçant désormais surnommé le "mamba jaune" après avoir contribué très activement à six victoires consécutives pour son équipe.

Le président américain ne fait pas mystère de son amour pour le basket, sport qu'il pratique souvent le week-end avec ses filles ou des membres de son entourage. Son enthousiasme sur le terrain lui avait valu 12 points de suture fin novembre 2010 après avoir reçu un coup de coude d'un joueur adverse.