Devils-Kings, finale inédite et inattendue

Le duel à distance que se livreront Martin Brodeur et son vis-à-vis américain Jonathan Quick (26 ans), impérial jusqu'ici dans les séries avec 94,6 % d'arrêts et seulement 1,54 but encaissé par match, sera d'ailleurs l'une des clés de la finale. Le Canadien (92,3 % d'arrêts et 2,04 buts concédés par rencontre) espère faire parler son expérience, lui qui a défendu le filet de New Jersey dans les trois parcours victorieux des Devils (1995, 2000, 2003).

Les deux équipes ont été opposées à deux reprises en saison régulière, New Jersey s'imposant deux fois (3-0 et 2-1 tab). Mais ces affrontements remontent au mois d'octobre, soit bien avant que la franchise californienne ne trouve enfin ses marques sous la houlette de l'entraîneur Darryl Sutter, enrôlé à la mi-décembre.

Les Kings ont sorti les trois premières têtes de série

Les deux finalistes ont fait forte impression depuis le début des playoff. Les Kings ont sorti dans l'ordre les trois premières têtes de série de la Conférence Ouest, s'imposant 4-1 face à Vancouver, 4-0 face à St-Louis puis 4-1 face aux Phoenix Coyotes. Ils ont pu s'appuyer sur une attaque particulièrement homogène: 15 joueurs ont inscrit au moins un but, et 15 ont signé au moins un assist.

La franchise de L.A., qui n'a disputé qu'une seule finale en NHL - perdue 4-1 face à Montréal en 1993 malgré la présence de la superstar Wayne Gretzky -, peut néanmoins surtout compter sur sa première triplette offensive pour marquer: Dustin Brown a déjà réussi 16 points, Anze Kopitar 15 et Dustin Penner 10.

Los Angeles, des "Kings" à l'extérieur

Sur un nuage depuis la fin de la saison régulière, les Kings alignent également le meilleur défenseur offensif de ces playoff, le champion olympique 2010 Drew Doughty (10 points).

A l'image des Devils, les Californiens n'ont pas bénéficié de l'avantage de la glace dans leurs trois premières séries. Ils doivent même être ravis de démarrer la finale à Newark, puisqu'ils restent sur huit victoires loin de leur Staples Center (un record en playoff). De quoi mettre New Jersey sous pression.

Enfin la bonne carburation pour Kovalchuk

Les Devils, qui s'appuient sur un "fore-checking" étouffant et une défense de fer, possèdent cependant d'immenses ressources morales. La franchise de Newark a renversé à trois reprises la vapeur, s'imposant 4-3 face à Florida qui mena 3-2, 4-1 face à Philadelphia après avoir perdu l'acte I puis 4-2 face aux New York Rangers qui menèrent 2-1.

 Martin Brodeur et ses partenaires sont même revenus de très loin au 1er tour, forçant la décision en prolongation tant dans le sixième que dans le septième match.

Tête de série no 6 à l'Est, New Jersey a déjoué les pronostics grâce notamment au talent d'Ilya Kovalchuk (29 ans). L'homme qui vaut 100 millions de dollars - la valeur du contrat qui le lie aux Devils jusqu'en 2025 - a enfin trouvé la bonne carburation en club.

Un quatrième sacre pour Brodeur, et la retraite?

Le MVP du championnat du monde 2009, qui avait également mené la Russie au titre mondial en 2008, est le meilleur compteur des playoff avec 18 points réalisés jusqu'ici. Sa force de frappe, conjuguée à la vista de Zach Parise (14 points) et Travis Zajac (12), peut causer la perte des Kings.

Et les Devils - dont la quatrième ligne est bien plus percutante que celle des Kings - sont certainement prêts à tout pour offrir un quatrième titre à Martin Brodeur. En fin de contrat, celui-ci pourrait bien mettre un terme à sa carrière à l'issue de la finale.

si/dbu