Une finale "royale" pour Thabo Sefolosha

Equipe bâtie autour des jeunes stars Kevin Durant (23 ans) et Russell Westbrook (23 ans) et dans laquelle Thabo Sefolosha a débarqué en février 2009, Oklahoma City n'a cessé de progresser depuis que la franchise a quitté en 2008 Seattle qui avait conquis le titre il y a 33 ans. Sorti par le futur champion en 2010 (Los Angeles Lakers au 1er tour) comme en 2011 (Dallas en finale de Conférence), le Thunder a logiquement franchi un nouveau palier en 2011/2012.

OKC a brillé dans une saison régulière raccourcie (66 matches) et donc faite pour convenir à la jeunesse de son effectif. Le Thunder a laissé la première place de la Conférence à San Antonio, mais a frappé fort dans des premiers tours face à Dallas (4-0) et aux Lakers (4-1). Après avoir "vengé" ses échecs des saisons précédentes, il est passé dans une autre dimension.

Quand Thabo sonne la charge

La troupe du coach Scott Brooks a réussi l'exploit de sortir en six matches les San Antonio Spurs, qui menaient 2-0. Décisif en défense où il a contribué à limiter le rayonnement de Tony Parker, Thabo Sefolosha a sonné la charge dans un acte III capital en réussissant 19 points, 6 interceptions et 6 rebonds. Kevin Durant a tenu à la perfection son rôle de leader face aux Texans, montant encore d'un cran par rapport aux séries précédentes. Le meneur Russell Westbrook (18,2 points de moyenne face aux Spurs) et le meilleur sixième homme de la Ligue James Harden (18,5 points) l'ont brillamment épaulé.

Le Thunder devra probablement élever encore son niveau de jeu en finale face à une équipe de Miami revancharde après son échec subi face à Dallas une année plus tôt à ce stade de la compétition. Le Roi LeBron James semble enfin en mesure, à 27 ans, de coiffer une couronne qui lui échappe depuis ses débuts en NBA en 2003. Le duel à distance qu'il livrera avec Kevin Durant sera d'ailleurs peut-être LA clé de la finale. Le MVP de la saison régulière est monté en puissance à chaque tour pour réaliser 33,6 points de moyenne en finale de Conférence face aux Celtics.

Du pain béni pour David Stern

Même si les deux meilleures équipes de la saison régulière, San Antonio à l'Ouest et Chicago à l'Est, ne sont pas de ce rendez-vous final, le patron de la NBA David Stern peut s'estimer heureux du scénario. Médiatiquement, il dispose avec Miami d'une équipe - et d'un joueur, LeBron James - que tout le monde veut voir, que ce soit pour l'aduler ou la détester, pour se régaler de ses exploits ou se moquer de ses échecs. Les audiences télé, et par conséquent les précieux annonceurs, sont donc garanties.

Politiquement, la présence d'Oklahoma City en finale valide son combat de l'automne, lorsque le lock-out a failli balayer toute la saison. Avec le nouvel accord, Stern voulait un retour aux profits pour sa Ligue et un rééquilibrage des forces en faveur des petits marchés économiques, scandalisés par la fuite de leurs stars vers des endroits plus hospitaliers (comme James et Chris Bosh quittant respectivement Cleveland et Toronto pour rejoindre Dwyane Wade à "South Beach") et/ou des marchés plus médiatiques. Oklahoma City, ville de moins de 600'000 habitants (31e des Etats-Unis) qui ne compte qu'une seule franchise sportive professionnelle, incarne un peu cette réussite des "petits" fortement encouragée par les dirigeants de la Ligue.

agences/lper