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Alan Roura: "Ce n’est pas compliqué de tenir, il suffit juste d’avoir un but chaque jour"

Alan Roura prend son mal en patience chez lui à Lorient. [Laurent Gillieron]
Alan Roura prend son mal en patience chez lui à Lorient. - [Laurent Gillieron]
En temps normal, c’est sur son bateau qu’Alan Roura appréhende la solitude. Mais en cette période d’épidémie du Covid-19, c’est chez lui, à Lorient, qu’il la vit. Une période forcément inhabituelle pour un marin, plus habitué à être en mer que sur terre. RTSsport a pu joindre le navigateur genevois par Skype.
Alan Roura évoque son confinement à Lorient
Alan Roura évoque son confinement à Lorient / RTS Sport / 4 min. / le 9 avril 2020

Etabli en Bretagne depuis six ans, Alan Roura est confiné comme tous les Français à la maison. Une situation que le Genevois prend avec le sourire même s’il n’a pas l’habitude de rester à quai. "C’est sûr que le confinement, c’est plutôt dur pour un marin. On se retrouve dans une situation dont on n’a pas forcément l’habitude. Mais on a la chance d’avoir un jardin et de pouvoir prendre l’air".

Le plus important est de continuer à s’entraîner

Alan Roura

Car d’habitude, c’est sur son bateau au milieu des mers qu’il fait l’expérience de la solitude. Rester à la maison est bien différent. "Sur l’eau, le paysage n’est jamais le même, la météo change puisque l’on est toujours en mouvement. Et il y a la fatigue, le stress généré par la compétition. Dans une maison, on a moins ce côté ludique. La grande différence aussi, c’est l’état d’esprit. Sur un bateau, on n’a pas le choix, il y a de l’eau autour, on ne peut pas sortir. A la maison, on a la tentation de sortir. Et là, il faut être fort pour ne pas y céder".

Pour garder la forme, Alan Roura peut compter sur le soutien de sa coach sportive qui lui envoie par vidéo des exercices. "J’ai la chance de pouvoir m’entraîner chez moi. On se débrouille avec ce que l’on a à la maison. Le plus important est de continuer à s’entraîner. Ces petites séances de sport font du bien car confinement rime avec cuisine, manger beaucoup et ne pas faire grand-chose (rire)".

Ce n’est pas compliqué de tenir, il suffit juste d’avoir un but chaque jour

Alan Roura

Pas question pourtant de se lamenter. L’ennui ? Très peu pour lui. "Je passe beaucoup de temps à bricoler donc je le fais avec beaucoup de plaisir. Cela crée un petit engouement, J’ai envie d’en faire encore plus. Ce n’est pas compliqué de tenir, il suffit juste d’avoir un but chaque jour. Et on le trouve d’une manière ou d’une autre. C’est sûr qu’il ne faut pas rester bloqué devant la TV toute la journée. Il y a plein d’options pour aller de l’avant et je trouve que les journées passent vite", confie celui qui va découvrir pour la première fois les joies de la paternité en juillet.

"J’ai la chance de vivre ce confinement avec ma compagne. Ça se passe vraiment bien, c’est chouette. Mais le petit regret est de ne pas être confiné avec le bébé pour vraiment passer du temps avec lui", conclut-il.

Floriane Galaud - @FlorianeGalaud

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Roura face à l’incertitude

Le monde du sport doit faire face à de nombreux reports et annulation. La voile n’y échappe pas. Alan Roura, dont le grand objectif est le Vendée Globe à la fin de l’année, prend son mal en patience. Sa prochaine course, il devait la disputer début mai. Mais à l’heure actuelle, il ne sait pas s’il pourra prendre le départ. "On n’a pas de nouvelles concrètes, je ne sais même pas si la course aura lieu cette année ou pas. On essaie de rester positif et de trouver des solutions mais c’est une situation hyper dur à vivre. On a la chance de faire un sport où on est tout seul sur l’eau. On ne gêne pas grand monde. Mais c’est sur terre, avant le départ des courses qu’il y a beaucoup de monde. On a un bateau en chantier et des sponsors qui sont à fond derrière nous mais on ne peut pas leur donner une date pour un retour. A la fin de l’année, il y a le Vendée Globe donc ça va être très difficile."

Le confinement à deux, ça le connaît !

"Être confiné en couple peut créer des tensions. Avec Aurélia, on s’est mis en couple à mon retour de ma première course, la mini-transat, il y a quelques années. Je lui ai dit : viens on s’achète un camion aménagé et on part deux mois voyager à travers l’Europe. Et on a vécu non-stop pendant deux mois ensemble. C’était nos deux premiers mois de relation, c’était pour voir si cela fonctionnait. On a commencé notre vie de couple confiné donc aujourd’hui, on sait comment se gérer. On vit ça avec le sourire et cela se passe très bien."