"Le Bol d'Or est une course unique, une fête", selon Jorand

La 71e édition du Bol d'Or promet une jolie lutte entre les 570
voiliers attendus samedi (10h) au départ de Genève. Environ 3000
"marins d'eau douce" s'élanceront pour succéder à Franck Cammas
& Cie au palmarès de la plus grande régate du monde en eaux
fermées.



Sur le tracé Genève-le Bouveret-Genève, de grands noms de la
discipline se disputeront la victoire: Desjoyeaux, Gautier, Peyron,
Bertarelli, Baird, Wavre, Butterworth et autres Ravussin. Cette
course lémanique, qui sera aussi une grande fête pour plusieurs
participants, s'annonce très tactique avec le petit temps qui est
prévu samedi.

"Le Bol d'Or est devenu une tradition"

Alinghi mise sur deux bateaux pour remporter le Bol d'Or 09. Ed
Baird et Brad Butterworth seront sur "Sui 6". Le "Sui 1" aura
notamment à bord Ernesto Bertarelli et Pierre-Yves Jorand. Ce
dernier compte déjà plus de 30 participations à cette épreuve. Le
Genevois de 46 ans parle d'une compétition qui a mûri.



tsrsport.ch: Pourquoi le Bol d'Or est-il une
compétition si particulière?



PIERRE-YVES JORAND: C'est vraiment la fête du lac
Léman. Il s'agit d'un événement unique qui confronte différents
types de bateaux, comme des "F1 du lac" ou d'autres monocoques.
Pour beaucoup de monde, c'est devenu une tradition.



tsrsport.ch: Cette course a-t-elle bien
évolué?



PIERRE-YVES JORAND: Le Bol d'Or a surtout mûri.
Cette épreuve a su s'adapter à ses participants et elle est devenue
plus médiatisée. Aujourd'hui, il y a une quantité de grands noms de
la voile qui viennent s'affronter sur le Léman.

"Cela s'annonce très ouvert"

tsrsport.ch: Le fait de concourir pour
Alinghi vous met-il plus de pression?



PIERRE-YVES JORAND: Nous ne sommes pas plus
attendus que d'autres. La pression est plutôt naturelle. Cette
course a été gagnée par des équipages bien différents. Samedi,
entre 20 et 25 bateaux peuvent viser la victoire. Il faudra se
méfier des "M2", très redoutables.



tsrsport.ch: Quels seront les principaux
facteurs pour remporter cette compétition?



PIERRE-YVES JORAND: Avec le plateau relevé
annoncé, cela sera très ouvert. Il y aura beaucoup d'éléments-clé,
et surtout la brise variée du lac. On ne sera pas certain de
gagner, même après l'ultime bascule. Selon les prévisions, on
annonce une régate dans le petit temps, avec une belle météo
prévue.



tsrsport.ch: Et le facteur chance, peut-il
être décisif sur un tel parcours?



PIERRE-YVES JORAND: Il sera présent. Mais il ne
sera pas forcément la clé, même si les vents aléatoires du Léman
peuvent faire basculer la régate.



tsrsport.ch: En tant qu'entraîneur d'Alinghi,
comment se prépare-t-on pour cette intense compétition sur une
journée?



PIERRE-YVES JORAND: De notre côté, nous avons eu
deux jours d'entraînement spécifique, où nous mettons l'accent sur
la vitesse. Nous soignons également les conditions météorologiques,
en travaillant en collaboration avec Philippe Jeanneret. Le but est
que nous soyons le mieux préparés au départ.



Propos recueillis par Sébastien Clément