Stève Ravussin fait son retour sur la scène internationale.
Occupé cette saison à barrer le D35 Veltigroup dans le Challenge
Julius Bär, le Vaudois a présenté avec ses partenaires la nouvelle
classe de multicoques océaniques Multi One Design 70 (MOD 70) lors
d'une conférence de presse vendredi à Lausanne.
Le concept, regroupant trois épreuves, fait la part belle aux
courses océaniques en équipage sur des multicoques de 70 pieds. Sur
un tournus de trois ans, les skippers disputeront un Tour Européen
(dès 2012), l'Ocean World Tour (2013) et l'Ocean Race.
Le premier nommé regroupera des courses «off-shore» entre les
principales villes européennes lors d'étapes de deux à trois jours
ainsi que des «city-races». L'Ocean World Tour, un tour du monde en
équipage par étapes, étalées sur 6 mois, constituera la pièce de
résistance. L'Ocean Race finalement, une transatlantique,
s'inscrira annuellement dans le calendrier international. Elle sera
toutefois suspendue les années où se déroulera la Route du
Rhum.
Un bateau sûr et fiable
Le premier MOD 70 sortira de l'atelier des architectes VPLP (Van
Peteghem/Lauriot Prevost) en octobre prochain. Plus long que les
anciens 60 pieds ORMA, il sera également plus solide. «On a
voulu assurer un bateau sûr et fiable aux équipes qui s'engagent
dans ce championnat, explique Stève Ravussin. Les options
sont moins extrêmes que celles prises par le passé, on mise sur la
longévité.»
Le skipper helvétique en connaît un rayon en ce qui concerne les
multicoques océaniques, lui qui a remporté la Transat Jacques Vabre
à deux reprises (2001 et 2007). «Pendant longtemps, nous avons
dû gratter des sous partout pour pouvoir se lancer,
enchaîne-t-il. Et nous étions à la merci de la casse trop
souvent, ce n'est pas l'idée que je me fais du sport.»
si/alt
Une touche éco-responsable
Le projet MOD 70 est porté par une conscience éco-responsable, centrée sur la problématique de l'eau. Dans les différents villages étapes et les infrastructures seront gérées écologiquement. L'organisation MOD 70 s'engage, de plus, à investir 10 millions d'euros (15 millions de francs) dans des actions de terrain et de communications liées à la thématique de l'eau et des déchets».
«Je ne suis pas un écolo pur et dur, rappelle Ravussin. Mais lorsque l'on pratique la mer, on est parfois face à une réalité qui ne peut pas laisser indifférent. Nous avons aujourd'hui une obligation d'agir, sinon nous allons directement dans le mur.» Le Vaudois avait d'ailleurs vu ses rêves de remporter la Route du Rhum 2006 s'envoler lorsque son multicoque était rentré en collision avec un container à la dérive.