Grant Dalton, patron du syndicat néo-zélandais, a en effet
indiqué dans un communiqué qu'une première action en justice avait
été lancée devant la Cour Suprême de l'Etat de New York, réclamant
des dommages et intérêts pour rupture d'un accord conclu au moment
où les "Kiwis" s'étaient engagés pour la 33e édition de la "Cup"
prévue en 2009 à Valence (est de l'Espagne).
Cet accord comprenait un engagement du patron suisse d'Alinghi,
Ernesto Bertarelli, que la Coupe aurait bien lieu en 2009, et "il
est maintenant probable" que l'épreuve sous sa forme traditionnelle
n'aura pas lieu avant 2011, indique Team New Zealand.
De son côté, le defender a regretté ces «actions (qui) n'ont aucun
mérite (et qui) sortent du cadre de la compétition». Par la voix de
Lucien Masmejan, son conseiller juridique, le defender a assuré
qu'il allait «se défendre rigoureusement», même s'il partage «la
frustration du monde de la voile».
Des "dizaines de millions d'euros" réclamés
Le communiqué ne précise pas le montant des dommages réclamés
pour "protéger l'investissement réalisé dans l'équipe depuis des
années par un large groupe de loyaux supporteurs". Grant Dalton a
toutefois précisé que les montants réclamés représentaient des
"dizaines de millions d'euros".
Team New Zealand avait été battu (5-2) par Alinghi lors de la
dernière édition de la Coupe de l'America en juillet dernier à
Valence. L'action en justice a été lancée contre Alinghi, contre la
Société nautique de Genève (SNG), qui représente le syndicat suisse
et contre AC Management, entreprise organisatrice de l'épreuve
émanant d'Alinghi.
Pas de cadeau
Parangon du «sport-business», la Coupe de l'America ne met pas
seulement aux prises les meilleurs marins du monde, mais aussi de
grands capitaines d'industrie. Ce qui explique peut-être les
nombreux coups bas que s'infligent les différents patrons des
équipes.
Rappelons tout de même qu'Alinghi avait été à l'origine du
sauvetage syndicat néo-zélandais finaliste de la «Cup» l'an dernier
(défaite 5-2). Car, en proie à de très grandes difficultés
financières, les Kiwis avaient bénéficié d'un prêt d'Ernesto
Bertarelli à hauteur de 6 à 9 mio de francs afin de pouvoir lancer
leur défi. On ne se fait vraiment aucun cadeau dans le monde de la
voile...
Longue attente
Le juge de la Cour suprême de l'Etat de New York n'a par
ailleurs toujours pas rendu son verdict final dans le conflit
Oracle-Alinghi. Une confirmation ou une infirmation de sa décision
de donner raison au défi américain qui peut tomber à tous moments,
mais qui se fait attendre depuis deux mois.
S'il restait fidèle à son premier jugement, le juge obligerait
Alinghi à affronter BMW Oracle en 2008 sur des «monstres» de 90
pieds, probablement en multicoques. La confrontation aurait lieu en
juillet ou en octobre, dans un lieu choisi par le defender. Très
certainement Valence ou Dubaï.
agences/tou
Bertarelli 75e mondial
Malgré ce nouvel accroc dans la marche qui pourrait mener le defender suisse à un troisième titre, Ernesto Bertarelli a tout de même de quoi avoir le sourire. Selon le magazine américain "Forbes", le patron d'Alinghi est toujours l'homme le plus riche de Suisse.
Ernesto Bertarelli, ancien patron du groupe biotechnologique Serono, peut par ailleurs se targuer d'avoir grappillé une place au classement des plus grandes fortunes du monde. Le natif de Rome est en effet classé au 75e rang (76e en 2006) avec une fortune évaluée à 10,3 milliards de dollars, contre 8,8 milliards un an plus tôt.