Beaucoup d'interrogations demeurent à propos de la prochaine
Coupe de l'America. En attendant, le syndicat suisse, tenant du
trophée et organisateur, veut relancer les discussions avec tous
les challengers. «Aujourd'hui, tout est à refaire», déplore Ernesto
Bertarelli dans une interview à «L'Equipe».
Le long conflit avec les Américains d'Oracle a créé des
incertitudes qui ont «affaibli beaucoup de monde». Il s'agit dès
lors de voir dans quel état financier se retrouvent désormais les
challengers et «quel est l'état de chacun dans sa
préparation».
En juillet dernier, la Cour suprême de New York avait débouté
BMW-Oracle dans son projet d'une Coupe de l'America à deux, contre
Alighi, sur multicoques. Mais les Américains ont fait appel, et le
jugement en cassation devrait tomber «au mieux» au printemps
prochain, selon Ernesto Bertarelli.
En l'état, l'homme d'affaires genevois estime que la situation est
plutôt meilleure «car on se retrouve dans le cas de figure d'une
Coupe de l'America à plusieurs équipes, à mon avis plus ouverte et
intéressante que celle que veut imposer BMW-Oracle».
«Plus aucun sens»
Selon M. Bertarelli, la stratégie d'Oracle «n'a plus aucun sens.
C'est vraiment une fuite en avant dans laquelle on essaie de faire
miroiter un magnifique bateau mais sans regarder où l'on va».
Le patron d'Alighi est d'avis que Larry Ellison, le propriétaire
d'Oracle, s'est fait convaincre par son chef de projet, Russell
Coutts (l'ancien skipper d'Alinghi) «qu'il s'agissait d'une
stratégie gagnante, mais il commence à comprendre que ce n'est pas
le cas».
Si le jugement en cassation lui est favorable, M. Bertarelli
évoque deux échéances possibles pour la prochaine édition de la
Coupe: «2010 est intéressant car le délai est court, les frais de
fonctionnement seront moindre pour les équipes. Mais nous serons en
concurrence avec la Coupe du monde de football; pour l'événement
lui-même, ce serait mieux en 2011», estime-t-il.
si/ag
Erreur de communication
Ernesto Bertarelli, le patron d'Alinghi a reconnu que son équipe avait «péché gravement dans la communication» dans cette affaire.
Il aurait fallu souligner clairement «vouloir ramener la compétition sur un cycle de deux ans au lieu de quatre ou cinq, afin de garder l'intérêt du public, de reconduire rapidement les sponsors et de laisser les équipes organisées».