C'est sous un beau soleil et accompagné par les vivats de quelques centaines de curieux que le catamaran de 6m20 de long de Bourgnon est entré dans le port normand.
Il aura fallu plus de vingt mois et une trentaine d'escales à l'aventurier pour réaliser son défi à la barre d'un catamaran de sport sans électronique. C'est uniquement à l'aide de son sextant et de ses cartes en papier qu'il a parcouru plus de 50'000 km.
Spécialiste des raids extrêmes, il a raconté sur son site internet les multiples péripéties qui ont émaillé son parcours, affirmant avoir croisé des pirates aux abords de l'île de Socotra (Yémen) et manqué d'eau potable, frôlant la déshydratation.
Le Chaux-de-Fonnier (43 ans) a cru ne jamais finir son tour du monde, lorsqu'il a fait naufrage en août 2014 au Sri Lanka. Une campagne de "crowdfunding" et 2000 heures de travail pour réparer les dégâts lui ont permis de boucler les derniers 10'000 km.
agences/fayet
Yvan Bourgnon: "ce n'était que du bonheur"
Entre la Martinique et Sumatra, ce n'était que du bonheur... Des alizés, des vents stables, je me suis éclaté. Je sais pourquoi j'ai fait ce tour du monde, c'est pour ces moments-là. Mais quand je m'échoue, que mon bateau est disloqué, que j'ai une hernie discale, que certains sponsors arrêtent, je me suis dis l'aventure est terminée
La partie la plus difficile du défi c'est clairement la Mer Rouge et la Méditerranée (...) des vents contraires permanents, des grosses vagues, des tempêtes, des cargos dans tous les sens, j'ai failli en heurter cinq.
J'ai beaucoup appris sur le plan médical, physique, mental, des choses incroyables rien qu'au niveau des sens. Quand tu es sur ton bateau, que tu arrives à entendre un pétrolier avant même de le voir à l'horizon, tu arrives à sentir la terre avant de la voir, à sentir le vent avant même qu'il souffle dans tes voiles, tu arrives à une espèce d'alchimie avec ton bateau qui est phénoménale.