Alan Roura connaît des moments difficiles

Le ciel est apocalyptique : grain, pluie, mer noire. Ce n'est pas le genre de réveil qu'on aime. J'avoue rêver d'un lit, d’une douche et d'un câlin au réveil plutôt que de ça. Mais la bonne nouvelle, c'est que ça commence à se rafraîchir. Vous allez me dire que chez vous ça caille, mais moi ici c'est invivable.

Un rapprochement du Brésil peu bénéfique

Je pousse le bateau et je vais encore plus le pousser à partir de cette nuit. C'est un bateau très rapide au près mais qui a un gros déficit de cap dû à sa dérive centrale. À moi de bien gérer mes voiles pour garder une belle vitesse et faire en sorte que la dérive accroche bien. Même si je vois le peloton s'en aller à pleine vitesse, et que c'est dur, je n'ai pas le choix. Je paye cher mon rapprochement de la côte brésilienne !  Mais sans ça, je n'aurais pas de météo et vous aucune nouvelle.

Le café coule à flot. Je me rends compte que si je n'ai pas mon thermos d''un litre par jour je ne tiens pas le coup. Les nuits sont très longues ici, il faut être bien vigilant. Pas tant de cargo, mais des grains. Se faire surprendre avec 400m2 de toile dans le vent par 30 noeuds de vent, ce n'est pas jojo.

J'ai eu un gros coup de mou hier avec l'abandon de Morgan (ndlr: Lagravière) et les choix météos assez compliqués, mais là, je sais ce que je veux et où je veux aller. Ce n'est pas simple de te dire que tu vas peut-être te retrouver dernier, et en même temps, il y a une chance d'aller chercher les copains. Alors qui ne tente rien n'a rien, je pense agir en marin et pour moi c'est le plus important.

bond